Décevoir les tricheurs

Publié le par Yves-André Samère

Mais qu’est-ce qu’ils s’imaginent, ces parents de candidats au bac, et qui râlent parce que le ministre de l’Éducation nationale, pour parer à la tricherie de la fuite ayant porté sur une seule question, a décidé d’annuler cette seule question, et de reporter les points qu’elle aurait rapportés sur les autres questions de l’épreuve ?

C’était ça, ou recommencer l’épreuve. Avec quelques petites circonstances amusantes. D’abord, parce que cela aurait coûté un bras, comme on dit aujourd’hui – la peau des fesses, comme on disait autrefois, d’où j’induis qu’un bras ou la peau des fesses ont des valeurs équivalentes, mais passons. En effet, recommencer une épreuve nécessite de réimprimer de nouveaux sujets, de mobiliser d’innombrables surveillants, d’occuper d’innombrables salles de classe, de retarder les résultats, de perturber le travail d’un tas de gens, et tout cela pour annihiler la tricherie d’une poignée de cancres magouilleurs ! Et qui aurait payé l’addition ? L’émir du Qatar, peut-être ?

Ensuite, et peut-être surtout, parce que l’on aurait mécontenté tous ceux qui n’ont pas triché, et qui, ainsi, auraient payé pour les autres. Procédé très démocratique, on le voit. Certes, s’ils n’ont pas triché et ont bien répondu à la question litigieuse, ils perdent le bénéfice de ces points aisément gagnés, puisqu’il semble que c’était une question facile. Mais c’est un moindre mal, et la solution idéale n’existe pas.

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