Demain, Chopin
Demain, c’est l’anniversaire de la mort de Chopin, que je vénère depuis toujours. Il est mort à Paris, en 1849, au 12 de la Place Vendôme, à deux pas des magasins de bijoux qui recevaient la visite de Rachida pour ses emplettes hebdomadaires (pratique, son bureau du ministère de la Justice était en face). Soit dit en passant, il y a de quoi rigoler en songeant qu’on en a fait un symbole de son pays natal – je parle de Chopin, là, pas de Rachida –, alors qu’il a quitté la Pologne à 19 ans pour ne plus jamais y remettre les pieds, et que son père était français. Comme chacun sait, il est enterré au Père-Lachaise, en face de la tombe de Pierre Desproges (en fait, c’est Desproges qui est en face de Chopin), et sa tombe est perpétuellement fleurie preuve que je ne suis pas le seul qui aime sa musique.
Au Quartier-Latin, un peu partout, des affichettes annoncent pour ce soir et après-demain un concert de ses œuvres, à cette occasion. À vrai dire, c’est toutes les semaines qu’il y a un concert des œuvres de Chopin, parfois avec celles de Liszt ou de Ludwig Van. Généralement, cela se passe dans l’église Saint-Julien-le-Pauvre, qui est à la fois la plus petite et la plus vieille église de Paris, et le piano utilisé, un Steinway, reste en permanence dans l’édifice, à gauche du chœur. Cette église a la particularité supplémentaire de jouxter un jardin public, le square Viviani, où se trouve le plus vieil arbre de Paris, un robinier planté en 1601, sous le règne d’Henri IV. Il est encore vert, comme le fut le Vert-Galant, mais on a dû le soutenir un peu par une armature en béton.
Ce robinier est aussi indestructible que la popularité de Chopin, et c’est tant mieux.