Depardieu de gauche à droite
Il n’avait pas tout à fait tort, hier, Édouard Baer, en prenant la défense de son ami Gérard Depardieu dans l’émission de Stéphane Bern sur RTL. Baer avançait que le sport national, actuellement, est la chasse quotidienne au salaud. Or « le salaud du jour », et même de la semaine, c’est précisément Depardieu, pour son exil en Belgique – à un kilomètre de la frontière française au cas où le bistrot du coin serait à court de pinard et n’aurait plus que de la bière.
Je n’ai aucune opinion sur la question, mais on peut en avoir une sur un incident qui avait, il y a un an ou deux, défrayé la chronique, comme disent les gens qui ont du vocabulaire. Lors d’un voyage en avion, Depardieu avait soulagé sa vessie dans une bouteille, sans passer par les toilettes ! Scandale... Or la vérité était la suivante : pris d’une envie irrépressible, il n’avait pas pu se rendre auxdites toilettes, parce que l’hôtesse le lui avait interdit, sous le prétexte que l’avion se préparait à décoller... mais en prenant son temps.
Toute personne ayant vécu les affres de l’attente dans une telle circonstance (et je vous recommande la séquence avec Peter Sellers dans The party) conviendra qu’il valait mieux pour tout le monde que Gégé se soulage dans une bouteille plutôt que dans l’allée entre les sièges, non ?
Moi, ce qui m’amuse surtout, c’est ceci : Depardieu a longtemps passé pour un homme de gauche, avant de se mettre à faire de la publicité pour un tas de dictateurs de l’Est ou de Cuba. Or, aujourd’hui, paradoxe, il se comporte en homme de droite, au point de se faire traiter de « minable » par un Premier ministre socialiste, alors même que Line Renaud et Michel Sardou, qui ont toujours été classés à droite, font savoir qu’en aucun cas ils ne se carapateraient en Belgique, en Suisse ou à Monaco pour payer moins d’impôts.
Ainsi, c’est confirmé, l’humanité marche sur la tête. Elle est distrayante, cette fin du monde.