Des pépins chez Pommier ?

Publié le par Yves-André Samère

J’ai salué comme il se devait le départ d’Ivan Levaï, débarqué de France Inter par le nouveau PDG. Pour assurer la revue de presse du week-end, il a été remplacé par Frédéric Pommier, qui, en général, est plutôt bon. Mais ce matin, il couvait sans doute je ne sais quoi, car il a raté son coup.

Une revue de presse du week-end, c’est censé couvrir les évènements survenus (les niais disent « intervenus ») pendant la semaine écoulée. Or Pommier a cru bon de nous rapporter, comme toute fraîche, une anecdote que l’acteur François Berléand raconte partout depuis deux ans, y compris la semaine dernière sur France Inter, et qu’il a d’ailleurs incluse dans un livre autobiographique : que, lorsqu’il était enfant, son père lui avait fait croire qu’il était invisible, lui, François ; qu’il avait gobé le bobard ; qu’il s’étonnait, par conséquent, que ses camarades de classe puisse néanmoins le voir ; et qu’un jour, pour vérifier, il s’était déshabillé en cour de récréation – ce qui avait entraîné quelques mises en boîte de la part de ses condisciples.

Non seulement cette petite histoire n’est pas de la plus brûlante actualité, mais Pommier a raté cette belle occasion de mentionner que Berléand, justement, le 16 de ce mois, commence à jouer au théâtre de la Madeleine une pièce intitulée Deux hommes tout nus. Et je soupçonne l’acteur d’avoir ressorti cette anecdote un peu bidon pour se faire un soupçon de publicité.

Pourquoi ai-je écrit que cette anecdote était un peu bidon ? Parce que les gens de cinéma sont les plus grands menteurs du monde, et qu’à côté d’eux, le baron de Munchhausen (en France, le baron de Crac) fait figure d’apôtre de la sincérité. J’en suis tout à fait certain pour, au moins, quatre réalisateurs parmi les plus connus, voire illustres : Hitchcock, Bergman, Fellini et Chabrol. Le premier, toute sa vie, a ressassé cette histoire des plus suspectes : que, lorsqu’il avait six ans, pour le punir d’une petite bêtise, son père, un modeste épicier de Londres, l’avait envoyé au commissariat du quartier, porteur d’une lettre dans laquelle il priait le commissaire de mettre son fils en prison durant quelques minutes, pour lui faire peur. Et que le commissaire avait bel et bien fourré le gosse dans une cellule. D’où, ajoutait Hitchcock, sa peur permanente de la police. Vous imaginez, à une époque où les policiers britanniques n’avaient même pas le droit d’être armés, un haut gradé de la police mettant en prison un enfant de six ans ? Mais tous les journalistes qui interviewaient Hitchcock gobaient le bobard et le reproduisaient dans leur canard. Je l’ai retrouvé jusque dans « Les cahiers du cinéma », revue ultra-sérieuse, et dans la monumentale interview du cinéaste par François Truffaut ! Naïfs, ou complaisants ?

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Mon Dieu, « il » a fait ça AUSSI !
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G
Contrairement à Hichcock, cette anecdote dans mon autobiographie sera vraie...
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