Des présidents nuls en économie

Publié le par Yves-André Samère

Depuis la naissance de la Cinquième République – officiellement, le 8 janvier 1959, mais elle était virtuellement morte dès que De Gaulle a été nommé Premier ministre, à partir du 1er juin 1958, par le président René Coty –, nous n’avons guère eu de chef d’État qui connaisse quoi que ce soit à l’économie. Auparavant, il y avait bien eu le président Vincent Auriol, de 1947 à 1954, car il avait été ministre des Finances du Front Populaire, et avait lancé sa fameuse réplique : « Les banques, je les ferme, les banquiers, je les enferme ! », qu’hélas il n’avait pas mise à exécution. Mais De Gaulle, par exemple, n’y connaissait rien, et affectait de mépriser toutes ces basses contingences. Son mot d’ordre était « L’intendance suivra », ce qui est bien du vocabulaire de militaire. Mais comme il se doutait qu’elle ne suivrait pas toute seule, il avait pris, dès son installation à l’Hôtel Matignon, Antoine Pinay comme ministre des Finances, car Pinay était un as dans sa catégorie. Malheureusement, quoique très populaire, Pinay démissionna dès janvier 1960, et comme il avait annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle prochaine, De Gaulle le fit dégommer d’une façon répugnante : en lui faisant savoir que la police avait un dossier contre lui, depuis qu’il s’était fait pincer dans une auberge normande en compagnie d’une fille de dix-sept ans ! Du coup, Pinay abandonna la politique. Eh oui, De Gaulle avait bel et bien, parfois, des méthodes de mafioso.

Les deux présidents suivants connaissaient l’économie : Georges Pompidou avait été fondé de pouvoir de la banque Rothschild, et Giscard, qui lui succéda, avait été aux Finances de 1959 à 1966, puis de 1969 à 1974, année de la mort, pendant son mandat, de Pompidou. Ce n’est pas un hasard si, toutes ces années, la situation économique de la France s’était redressée, si le chômage était bas et notre dette à peu près nulle. Après cela, ce fut fini : tous les présidents qui suivirent demeurèrent des nuls en économie – bien que Chirac ait été auditeur puis conseiller référendaire à la Cour des comptes.

Mitterrand, qui affectait de mépriser l’argent et qui n’avait jamais un centime sur lui (« Roger, tu payes ! », lançait-il à son beau-frère Roger Hanin chaque fois qu’ils allaient au café ou au restaurant), avait surtout des amis riches, qui le subventionnaient personnellement mais ne craignaient pas de se servir des finances du pays – le plus dangereux, Roger-Patrice Pelat, étant mort juste avant son procès. Ce triste sire avait littéralement acheté Pierre Bérégovoy, qui était aux Finances avant de devenir Premier ministre. Je vous raconterai peut-être l’affaire un de ces jours.

Naturellement, chacun sait que Sarkozy et Hollande ne connaissent rien à ces questions, ce qui tombe mal, puisque l’économie est aujourd’hui primordiale. Le plus compétent au Parti Socialiste était Jacques Delors, mais il a refusé de se présenter à l’élection présidentielle, parce qu’il craignait trop le résultat !

Aujourd’hui c’est nous qui voyons le résultat pour avoir élu des incompétents.

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