Dieux du Stade 2011

Publié le par Yves-André Samère

Chaque année, les joueurs de rugby se font photographier pour un calendrier où ils posent nus. Et chaque année, des crétins se paient leur tête en affectant de mettre en doute leur virilité. Jamais en leur présence, toutefois !

D’abord, la virilité en soi n’est pas une valeur. On possède un aspect viril, ou pas, mais l’apparence extérieure n’a rien à voir avec le caractère profond d’un individu. Jean Marais était ouvertement homosexuel et possédait une sorte de langueur parfois féminine, ça ne l’a pas empêché de casser la gueule d’un critique qui avait dit des saloperies sur Jean Cocteau. On devrait aussi rappeler auxdits crétins l’existence du Bataillon Sacré de Thèbes, qui n’était composé que de couples d’hommes, et réputé pour plus vaillant que le reste de l’armée.

L’autre reproche que l’on fait sans arrêt à cette publication annuelle et qui dure depuis une décennie, c’est que les modèles y sont maquillés, et les photos, certainement retouchées. Mais pourquoi seules les femmes auraient-elles droit à ce traitement ? Il n’existe pas une photo posée, publiée dans la presse, qui ne reçoive un traitement un peu sophistiqué. Vouloir que les femmes soient maquillées et les hommes pas, c’est tout simplement du sexisme. Lorsqu’un homme passe à la télévision, y compris dans un journal télévisé, il est obligatoirement maquillé avant de paraître sur le plateau. Nul ne le traite alors de « mannequin retouché par Photoshop », comme on le lit un peu partout à propos des rugbymen.

Au fond, ce qui compte, pour tout ce qui est destiné à une publication, c’est le résultat. Allez chez un photographe pour avoir des photos d’identité : que fera-t-il ? Il ne va pas installer des projecteurs et des réflecteurs pour vous éclairer au mieux et vous faire paraître à votre avantage, afin que vous n’ayez pas l’air de sortir d’une cabine de Photomaton ? À quoi rime cette prétendue quête du « naturel » ? Le naturel, cela n’existe nulle part.

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