Dire la vérité ? Interdit !

Publié le par Yves-André Samère

On s’est bien marrés hier en regardant le Petit Journal. Yann Barthès faisait un recensement des journalistes de télé qui se tenaient à quatre, dimanche soir, pour ne pas donner les résultats de l’élection avant l’heure, puisque le bobard sur le thème « On ne sait rien encore, et on ne dira rien avant 20 heures » ne tenait pas face aux images qu’ils ne pouvaient pas ne pas diffuser.

J’ai retenu, dans ce florilège, BFM-TV diffusant des images de foule en liesse devant le siège du parti Socialiste. Mais ce n’était pas la joie d’avoir gagné qui poussait tous ces militants à agiter des drapeaux (et, pour certains, à crier « On a gagné ! »), c’était tout simplement le bonheur de passer à la télé, selon le pauvre reporter qui n’avait rien trouvé d’autre. Et cet autre, de Télé-Poubelle, filmé à 19 heures 07 devant la place de la Bastille, et prétendant qu’il n’y avait, je cite au mot près, « absolument aucun signe avant-coureur » de la victoire socialiste et de la fête en préparation à cet endroit. Comme moi-même, deux heures et demie plus tôt, j’avais pu constater de visu, en y allant, que tout se mettait en place pour la fiesta prévue le soir, il y avait de quoi se taper sur les cuisses : l’analyse des détails de cette image faite par Barthès, j’avais pu la faire, et des milliers de gens avec moi, qui étaient présents sur la place dès le milieu de l’après-midi.

Avant l’heure, c’est pas l’heure. Journaliste, un fichu métier, quand on n’a pas le droit de dire la vérité.

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