Droit de vote des femmes
La semaine dernière, on a eu l’annuelle journée de la femme (sic). Nos dirigeants n’ont pas encore pris conscience qu’instaurer UNE JOURNÉE pour rendre hommage aux femmes (disons, pour penser qu’elles existent) équivalait à une véritable insulte. Passons... À douze ans, je râlais déjà contre la servitude de ma mère à l’égard de mon père.
Je ne l’ai pas entendu rappeler parce que je n’ai pas beaucoup écouté la radio ni regardé la télé ce jour-là, mais a-t-on seulement mentionné que le droit de vote pour les femmes n’a existé chez nous qu’à partir de... 1944 ? Eh oui, il a fallu deux guerres mondiales pour en arriver là, et la Révolution de 1789 n’a rien fait, bien au contraire, puisque les femmes ont été classées parmi les citoyens « passifs » – tout comme les enfants, les étrangers et ceux qui ne pouvaient payer le cens, qui était un impôt minimal –, et qu’elles ont donc été exclues du droit de vote.
(Une question politiquement incorrecte : pourquoi ces gourdasses n’ont-elles pas pensé à renouveler l’initiative de Lysistrata, à savoir la grève de l’amour ? « Pas ce soir, chéri, j’ai la migraine et pas le droit de vote »)
Bref, les femmes étrangères ont eu le droit de vote, dans leur pays et avant la France : en Suède, en Nouvelle-Zélande, en Australie, en Corse (mais oui !), dans le New Jersey, au Québec, en Finlande, aux Nouvelles-Hébrides, en Norvège, au Danemark, au Canada, au Royaume-Uni, en Russie soviétique, en Tchécoslovaquie, en Pologne, en Géorgie, en Azerbaïdjan, aux États-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Belgique, en Albanie, en Autriche, en Hongrie, en Arménie, en Irlande, en Mongolie, en Inde, au Liban, en Uruguay, en Équateur, en Afrique du Sud (pour les femmes blanches), en Turquie, en Grèce, au Sri Lanka, en Espagne, en Thaïlande, aux Maldives, au Brésil, à Cuba, en Birmanie, aux Philippines, en Roumanie, au Salvador, en République dominicaine, AVANT qu’il arrive chez nous.
Pas de quoi pavoiser.