Du mieux et du moins bon
Le Grand Journal, sur Canal Plus, s’est beaucoup amélioré, à mon avis, mais sur certains points seulement. Alors que Michel Denisot avait un effet soporifique certain, et ne savait que flatter ses invités aux dépens de toute vraisemblance (il a été jusqu’à recevoir une certaine Nabilla, dont la vulgarité et le vide mental battaient tous les records), son remplaçant Antoine de Caunes a, comme on dit bêtement, « dépoussiéré » tout ça, et il a su impliquer ses invités en les incluant dans des sketches dont je vous ai donné un aperçu avec Mad Mikkelsen la semaine dernière. Bref, ils ne sont plus considérés comme des idoles auxquelles on doit révérence et obséquiosité.
À côté de cela, il y a quelques points négatifs : Jean-Michel Apathie semble avoir perdu les trois-quarts de sa pugnacité ; Jeannette Bougrab n’est pas faite pour ce métier donc ne terminera probablement pas l’année ; Hélène Jouan est transparente (du côté féminin, seule Doria Tillier, jamais décevante, demeure ce qu’elle a été et qui lui a valu de faire plus d’une année au poste de Miss Météo, mais elle ira loin) ; et la mini-série Pendant ce temps, plagiée sur une vidéo d’un jeune Britannique, est inexistante : on la maintient parce que tous ceux – fort nombreux – qui la font ont un contrat et doivent être payés.
Je note néanmoins un détail qui frise la démagogie : une tornade semble s’être abattue sur l’émission, et tous les noms des participants se sont envolés. Ne demeurent plus que leurs prénoms : Jeannette, Augustin, Jean-Michel, etc. Il nous tarde que le phénomène gagne la politique. Que dis-je, c’est déjà fait ailleurs, puisque l’horrible massacreur d’enfants Bachar el-Assad est presque uniquement désigné, dans les médias, y compris dans « Le Canard enchaîné », par son prénom, Bachar. C’est-y pas mignon, ça ? Mais, naguère, on parlait de « Saddam » pour nommer le dictateur irakien, et nous avons maintenant un « pape François ». Allez, un bon mouvement, cessez de dire « Poutine », et osez « Vladimir » !
(Ce qui n’a pas changé, c’est que le public du Grand Journal est toujours aussi idiot : il applaudit la moindre bande-annonce, et toutes les prises de parole. « Bonsoir Jeannette », dit Antoine de Caunes ; le public applaudit. « Bonsoir Jean-Michel », dit Antoine de Caunes ; le public applaudit. Bientôt, il applaudira les publicités, vous verrez. Eh, les gars, vous craignez que le chauffeur de salle vous fasse les gros yeux ?)