Duel dans la boue
Les deux seules candidates à la mairie de Paris ayant une chance de l’emporter l’année prochaine sont Anne Hidalgo, socialiste, et Nathalie Kosciusko-Morizet, qui est inscrite à l’UMP. En fait, seule la première semble pouvoir l’emporter, avec, pour le moment, 34 % d’intentions de vote contre 33 % à sa rivale, au premier tour. Au second, madame Hidalgo remporterait 51 % des voix. Naturellement, les deux autres candidates sont dans les choux, donc on n’en parlera pas.
Il va sans dire que ce duel de titans (je n’ai pas osé dire « de titanes ») s’opère dans la plus grande élégance, comme il convient chez nous : les dames, de quelque pays que ce soit – voyez Mrs Thatcher – font toujours dans la dentelle, en politique. C’est ainsi que Nat a dégainé en déclarant, dans « Le Journal du Dimanche » du 31 mars, qu’elle en avait assez des « leçons de morale » de sa rivale, qui l’avait un peu asticoté sur Jean Tiberi – lequel, juste après, a été condamné en appel dans l’affaire des faux électeurs du cinquième arrondissement, affaire qui traînait depuis des décennies. Or elle, NKM, d’une part s’est engagée à ne pas prendre sur ses listes des personnes ayant été lourdement condamnées, et a d’autre part rappelé que sœur Anne avait elle-même été « condamnée en 2012 à vingt mille euros d’amende pour travail déguisé à l’AGUR ». L’AGUR, c’était l’Atelier parisien d’urbanisme, que présidait Anne Hidalgo.
En effet, madame Hidalgo et la Ville de Paris ont été condamnées, et, si la justice a bien voulu accorder à la première une dispense de peine, cela n’impliquait pas qu’elle était innocente : la dispense n’efface pas la condamnation, et il n’est pas interdit d’en parler (contrairement à l’amnistie).
Bref, Anne Hidalgo est une reprise de justice ! Mais elle poursuit NKM pour calomnie. Encore une occasion de rire. Ça nous manquait...