Emprunter, mais pourquoi faire ?
Elle est étrange, cette manière actuelle d’administrer les finances publiques de notre pays. Voyez l’emprunt, par exemple.
Habituellement, lorsqu’une personne ou un ménage décide d’emprunter, c’est toujours parce qu’il y a un projet à réaliser mais que l’argent manque. Cette décision prise, on calcule combien on devra emprunter. Enfin, on décide à qui on empruntera : aux parents, aux amis, à une banque. Vous voyez clairement que trois étapes sont inévitables : existence d’un projet, détermination de la somme à emprunter, choix du prêteur.
Mais le gouvernement français fait tout à l’envers. Sarkozy a d’abord décidé qu’on empruntera de l’argent, et que le prêteur sera l’ensemble des citoyens français. Puis il a nommé une commission pour savoir combien on empruntera. Enfin, on est en train de réfléchir à quoi servira cet argent. Au passage, soit dit en passant, cette originalité : en chemin, on a renoncé à emprunter aux Français eux-mêmes, parce que le taux d’intérêt auquel ils seraient en droit de s’attendre serait trop élevé, de sorte que, finalement, on s’adressera aux banques.
Si on plaçait les Monty Python à la tête du pays, on aurait le même style de gouvernement.