Enfin un prix pour Sarkozy !
Le Prix du menteur en politique a été décerné hier à Nicolas Sarkozy, par un jury composé de six journalistes de différents médias (y compris « Le Figaro », ce qui est assez pittoresque quand on connaît ce journal), ces journalistes étant spécialistes, comme tous devraient l’être, de la vérification rapide des informations. Ce prix, dont on peut supposer qu’il sera décerné annuellement, a été créé cette année par Thomas Guénolé, politologue, maître de conférences à l’IEP Paris et docteur en sciences politiques, chroniqueur politique du « Nouvel Observateur » et du site Atlantico, auteur du Petit guide du mensonge en politique (publié chez First), qui était justement l’invité de Pierre Weill ce matin à 8 heures 20 sur France Inter. Vous pouvez écouter son intervention ICI, elle dure neuf minutes et vingt-quatre secondes, mais je résume. L’intérêt du prix est que, désormais, les hommes politiques sont avertis : si, dans l’avenir, ils mentent, ils auront la certitude d’être au moins nommés publiquement, et cela se saura ! Quant au fait que les journalistes se laissent raconter n’importe quoi par leurs invités, et sans protester, cela fait des années que je le dénonce ici. Pour ne rien dire du public, qui accepte tout ce qu’il lit et entend : comme disait en rigolant Claude Villers, « C’est forcément vrai, puisque c’est dans le journal ! »
Sarkozy a battu tous les records en accumulant dix-sept mensonges, non pas des bévues qu’on peut rectifier ensuite, mais des bobards intentionnels et répétés tout au long de sa campagne pour la présidence de l’UMP. Ces mensonges concernaient, entre autres, des déclarations faussement attribuées à Lionel Jospin et à François Hollande, mais pas que.
Cela dit, Sarkozy n’a pas été le seul à être nommé, puisque Marine Le Pen et Florian Philippot ont été cités eux aussi. Mais ils ont été moins « productifs » que Sarkozy. Encore un effort, chers fachos, le pays a les yeux fixés sur vous !
Détail qu’on ne dénonce jamais : un des plus grands mensonges de l’Histoire a été le fait de Charles De Gaulle, pas encore président de la République mais Premier ministre, quand il a dit « Je vous ai compris ! » aux Français d’Algérie, le 4 juin 1958, sur le balcon du Gouvernement général, à Alger. Et j’y ajoute, ce que Guénolé a oublié de rappeler, son « Vive l’Algérie française ! », deux jours plus tard, à Mostaganem.