Enjoliveurs-23 : « dans l’urgence »

Publié le par Yves-André Samère

J’ai déjà pointé ici l’envahissement de la langue par le mot dans, manie qui tend à satisfaire ce besoin ridicule de dire de manière compliquée ce qui pouvait s’énoncer simplement. Par exemple, on n’est plus compatissant, on est « dans la compassion ». Et j’ai trouvé aujourd’hui une autre illustration de cette dérive, jamais rencontrée encore, due à un certain Denis Parent, un ancien critique de « Première » et de « Studio Magazine », qui œuvre aussi, à l’occasion, sur Paris Première (émission Ça balance à Paris), lequel qui a sorti cette déclaration : « À présent, je suis davantage dans le chaînage, dans la démarche de dire à quoi renvoie une œuvre, plutôt que de dire que c’est mal réalisé ». Deux d’un coup, c’est trop beau ! Passons.

Ce qui motive cette notule, c’est une autre expression qui se répand de plus en plus, dans l’urgence. Autrefois et même naguère, à une époque où l’on savait parler, on se contentait de dire qu’une chose devait être faite rapidement, ou qu’on la faisait vite. C’est fini ! Ces mots sont trop simples et compris par tous, inconvénient rédhibitoire. Par conséquent, les gens pressés font tout « dans l’urgence ». Cette innovation n’apporte rien, mais parlez autrement que de cette manière stupide, et vous passerez pour un plouc.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :