Éric Zemmour et le racisme
Mardi, à la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de Paris, avait lieu le début du procès d’Éric Zemmour, sur plainte de quatre associations anti-racistes : Sos Racisme, Licra, Mrap, UEJF. Elles lui reprochent deux interventions télévisées datant du 6 mars 2010. Sur Canal Plus, dans l’émission Salut les Terriens présentée par Thierry Ardisson (Zemmour y avait dit que « les Français issus de l’immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes », en quoi les organisations plaignantes voient une diffamation à caractère racial), et sur France Ô (où il a dit « C’est leur droit » à quelqu’un qui dénonçait les employeurs demandant aux agences d’intérim de ne pas leur envoyer des personnes noires ou d’origine maghrébine, en quoi les mêmes organisations plaignantes voient une provocation à la discrimination).
Zemmour se défend en argüant que la sur-représentation des Noirs et des Arabes dans la délinquance est un fait, et qu’il s’est borné à le constater. Les plaignants lui répondent que les statistiques ethniques sont illégales en France. Or, elles aussi sont un fait : ainsi, l’Insee se base sur la nationalité des parents pour étudier le poids des discriminations à l’emploi, ce qui est un but louable. Il y a donc une certaine ineptie à faire des statistiques utiles et à interdire qu’on en parle ! Cela devrait rappeler, aux citoyens qui ont un peu de culture politique, cette loi légalisant l’objection de conscience, qui avait été votée au temps de De Gaulle, et dont un des articles interdisait qu’on parle d’elle, la loi ! Ubuesque...
Pour le reste, que Zemmour ait eu ou non des arrière-pensées racistes, je n’en sais rien. Mais il ne faudrait pas qu’en France, on légalise le délit d’opinion. Et d’autant moins que l’État lui-même a donné l’exemple, comme Zemmour le rappelle, en glorifiant une équipe nationale de foot qualifiée de « Black, Blanc, Beur » (sic).