Essence chère, oui, mais où ?
Cette semaine, on a fait tout un plat d’un évènement parfaitement insignifiant : la vente du litre d’essence SP95 à 2,02 euros, pulvérisation symbolique d’un plafond qui ne l’était pas moins. Or cet évènement était dérisoire, car il n’était l’indice de rien. Dans Paris, une seule station-service a pratiqué ce prix et dépassé la prétendue barrière des deux euros : le garage Saint-Antoine, 16-18 rue Saint-Antoine, dans le quatrième arrondissement, à cent mètres de la Place de la Bastille, juste en face du Temple protestant du Marais (anciennement église Sainte-Marie-des-Anges, ou église du couvent de la Visitation Sainte-Marie, et où se trouverait la tombe de Nicolas Fouquet – mais ce détail n’est pas prouvé, et n’a aucun rapport avec le sujet).
Bref, aucune autre station-service, où que ce soit, n’a dépassé ce prix de deux euros.
Le plus curieux est en ceci : les stations où les prix sont les plus élevés se situent plutôt dans le centre et l’est de Paris, sauf celle du 71 avenue Kléber (1,97 euros le litre), alors que les moins chères sont au sud-ouest, dans les quinzième et seizième arrondissements – ce qui va à l’encontre des données sociologiques sur le peuplement de la capitale : là, les prix les plus bas vont de 1,67 euros à 1,72 euros. C’est ce qui a fait dire à Sarkozy qu’il était facile d’aller acheter son essence ailleurs, et il n’avait pas tort !