Et Shakespeare, il ne réagit pas ?
Comme vous avez du goût (sinon vous ne seriez pas en train de me lire), vous ne connaissez aucun chanteur de rap. Il est donc exclu que vous sachiez qui est William James Adams junior. Ce type, âgé de trente-huit ans, se fait appeler Will.i.am, et je me demande comment le prince héritier de la couronne d’Angleterre n’a pas encore traîné ce manant devant un tribunal. Il est vrai que la monarchie britannique, fidèle à sa devise Never complain, never explain, ne daigne pas descendre si bas, au point de connaître l’existence d’un pareil roturier.
Or ledit « chanteur » (je ris rien qu’en écrivant ce mot) ne vit pas à la même hauteur que le mari de Kate, puisque lui vient de porter plainte contre William Pharrel, un type du même genre, puisqu’il est auteur-compositeur-interprète, rappeur, producteur, styliste, e tutti quanti. Mais quel crime a donc commis ce pharrel de la musique ? Un crime abominable, puisqu’il vient de créer sa propre compagnie musicale (je ris encore), et qu’il a eu l’idée de la baptiser « I am OTHER ». Vous percevez tout de suite le sacrilège : l’emploi des mots « I am » par le second crée une confusion évidente avec le pseudo du premier ! La violation de marque devient le délit le plus courant de cette époque où l’intelligence triomphe enfin et partout.
Mais je tremble que Will.i.am apprenne, probablement sur dénonciation, qu’existe à Marseille un groupe de rap qui s’est aussi baptisé, quoique depuis plus longtemps, « I AM ». Mais n’est-ce pas ce quintette qui, possédant une nette antériorité, aurait dû assigner Will.i.am devant un tribunal ? Akhenaton, Shurik’n, Kheops, Imhotep, Kephren, réveillez-vous, on vous pique tout !