Fantasia chez les ploucs
Hollande sera peut-être vengé, mais par la justice : Valérie Trierweiler est en effet l’objet d’une plainte qu’a déposée contre elle un entrepreneur, Xavier Kemlin (pas Kremlin, attention !), lequel est... installé en Suisse ! Il lui reproche d’avoir profité de notre argent en étant entretenue par l’État alors qu’elle n’était pas mariée avec son amant de président. En droit, ce serait du recel de détournement de fonds publics. Bref, le grand écrivain est convoqué le 15 décembre devant la Cour d’appel de Paris.
Il faut dire que ce Kemlin se fait de douces illusions, car il escompte que la Cour se prononce « sur la réalité du statut de première dame de France ». En foi de quoi, il a aussi porté plainte contre Ségolène Royal, Julie Gayet et... Anne Hidalgo, dont on ignorait qu’elle avait une aventure avec Hollande. Mais il en a tant, ce Roméo... Si l’envie vous tenaille de rigoler sainement, allez lire CECI.
Deux remarques personnelles : je ne sais depuis quand on parle de « première dame » en France, mais cela ne doit pas remonter trop loin. On n’a jamais employé cette expression sous De Gaulle, Pompidou, et même Giscard. À mon avis, on a dû commencer à le faire sous Mitterrand. Mais cette notion est totalement invalide, ne figure dans aucun texte, et c’est une invention des journalistes français, qui, afin de pimenter leur prose, l’ont importée des États-Unis, où je crois savoir qu’elle n’existe pas non plus, au moins légalement !
Je précise que, si Hollande ramasse actuellement sur ce sujet une volée de bois vert, il l’a bien cherchée. Aucun chef d’État, en France, n’a rompu avec une maîtresse de façon aussi inélégante, par un bref message à une agence. Le plus volage de nos rois, Louis XIV, lorsqu’il se séparait d’une maîtresse, lui faisait un cadeau, euh... royal : château, titre nobiliaire, reconnaissance des enfants éventuels que l’on titrait aussi avec une pension à la clé, bref, rien de mesquin. Et je suis bien obligé de convenir que, lorsque Sarkozy et sa Cecilia se sont séparés, ils l’ont fait d’un commun accord, et pas unilatéralement ni de manière aussi vulgaire (allons bon, voilà que je me mets à dire du bien de Sarkozy, je vais perdre les trois quarts de mes lecteurs, c’est sûr). Hollande fait penser à ces minables dégonflés qui rompent en envoyant à leur petite amie un simple SMS.
Du reste, chez les Hollande-Royal, on a l’habitude. Ce couple était un faux couple depuis longtemps, mais a joué la comédie jusqu’au soir de l’élection présidentielle de 2007. Là, ayant perdu, Madame a viré Monsieur du domicile pseudo-conjugal, et il a dû se faire héberger chez un ami. Six ans plus tard, il se faisait une fois de plus expulser, de chez sa nouvelle maîtresse cette fois. Ces gens sont des ploucs.