Faute de français au « Figaro » !
Pour un vicieux comme votre (très humble) serviteur, toujours à l’affut des contradictions internes de ceux qui prétendent nous apprendre quelque chose, la caste journalistique est le terrain de chasse idéal. Il est vrai que ce sport a son revers : le surmenage qui guette l’amateur. Il y a trop de tout.
Mais cessons de nous en prendre à France Inter, et voyons plutôt du côté du « Figaro ». Cet honorable journal, qui possède de bons journalistes mais préfère ouvrir les pages de ses éditoriaux à des personnages de droite, a chaque jour une rubrique traitant de la langue française. « Le Figaro » est par ailleurs le journal des puristes, et on ne va pas le lui reprocher. Seulement, il devrait bien balayer devant sa porte, parce qu’une faute de français en première page et dans l’éditorial d’une vedette du journal, voilà qui fait désordre.
La vedette en question est Yves Thréard, qu’on voit souvent sur Canal Plus, invité du Grand Journal de Denisot, et qui a remplacé en première page l’ancien directeur de la rédaction Étienne Mougeotte, parti diriger Radio Classique en décembre dernier. L’éditorial de Thréard est en bas de la première page, bien en vue.
Or, dans le numéro daté des samedi 30 et dimanche 31 mars, sous le titre Le prix d’une politique, il commentait le spectacle de justification donné le jeudi précédent par François Hollande sur France 2. Et Thréard, à propos de la « boîte à outils » dont notre cher président s’est dit équipé, écrit ceci : « Ce n’est pas d’un bricoleur dont la France a besoin ».
Belle faute de français, que j’ai souvent relevée chez d’autres, qui n’écrivent pas tous dans « Le Figaro ». Si vous avez raté mes petits écrits, je vous rappelle que le pronom relatif dont remplace duquel, de laquelle, desquels, desquelles, et qu’il contient implicitement la préposition de. Par conséquent, répéter de dans la phrase est superflu ! Yves Thréard aurait dû écrire, soit « Ce n’est pas un bricoleur dont la France a besoin », soit « Ce n’est pas d’un bricoleur que la France a besoin ».
Bonnet d’âne au « Figaro » !