Femmes humoristes ? Bof...
Les femmes ne savent pas faire rire (pif !), mais comme elles sont plus intelligentes que les hommes (paf !), elles ont le bon esprit de s’en rendre compte et de laisser tomber (c’est pareil aux échecs). Néanmoins, il y a eu et il y a encore des femmes humoristes. Petit récapitulatif – très sommaire, je vous préviens.
Jacqueline Maillan a pratiqué l’humour en scène. Elle y était assez bonne, mais elle avait plus de succès avec les pièces de théâtre comiques – les films aussi, en moins bien –, et elle a changé de voie. Remarquons qu’elle a essayé le drame, puisqu’elle a joué dans une pièce, Retour au désert, mise en scène par Patrice Chéreau, qui n’a pas la réputation d’être un rigolo, et qu’à ses débuts, elle a interprété deux pièces de Julien Gracq.
Plus tard, il y eut Sylvie Joly. Elle avait débuté comme... avocate, et tenté sa chance au cinéma, quelquefois, sans grand succès. Sa mauvaise santé l’a incitée à quitter la profession d’humoriste, où elle excellait.
Muriel Robin a fait une carrière d’humoriste, puis, sans doute lassée, elle est tombée dans le travers habituel : se prendre au sérieux et vouloir jouer les drames (dans Marie-Line, où elle interprétait un contre-maître de supermarché, membre du Front National). Aujourd’hui, elle fait beaucoup de mise en scène pour ses amis humoristes, et de la télévision dans les téléfilms de Josée Dayan.
Laurence Boccolini s’est fait connaître à la radio, dans le Rien à cirer de Laurent Ruquier. Elle était assez limitée dans le genre, mais chantait extrêmement bien le jazz. Devenue animatrice, sur France Inter, de l’émission qui démarquait Rien à cirer, elle s’est fait renvoyer en cours d’année par Jean-Luc Hees, pour « vulgarité » (sic, Jean-Luc Hees n’est pas du tout vulgaire, lui), et n’a plus jamais pratiqué l’humour. Elle s’est reconvertie comme animatrice de jeux télévisés, et a fait une tentative comme comédienne dans un téléfilm.
Virginie Lemoine s’est d’abord fait connaître dans Le vrai-faux journal de Claude Villers, sur France Inter en 1990, avant de passer dans Rien à cirer. Son genre : la folie douce, où elle excellait. La fin de l’émission la poussa sur scène et à la télévision, notamment en duo avec Laurent Gerra, mais elle n’a pas insisté et tient aujourd’hui le rôle vedette et récurrent dans une série télévisée « sociale » et bien-pensante qui plaît beaucoup au public de France 3, les retraités.
Comme les deux précédentes, Sophie Forte a connu le succès dans Rien à cirer. Elle a renoncé au comique pour devenir comédienne, et on l’a vue dans La dame de chez Maxim, il y a quatre ans, dans le rôle-titre (spectacle pour France 2, à diffusion unique), où elle était bonne. Mère de famille, elle a partiellement quitté la profession pour élever ses deux filles, conservant néanmoins un spectacle où elle chante ses propres chansons pour enfants.
Florence Foresti est très cotée, mais je ne l’ai vue que dans le film calamiteux Dikkenek, tourné en 2006, et le déplorable Hollywoo, dont elle a écrit le scénario et qui n’a guère connu de succès. Elle est du genre à en faire des tonnes, donc cela plaît.
Reste le cas incompréhensible d’Anne Roumanoff : venue elle aussi de Rien à cirer où elle était la moins drôle, elle ne s’est pas améliorée, mais passe sans arrêt à la télévision. Ses textes sont lamentables, et elle ne se distingue des autres que par son éternelle robe rouge.