Fermeture de Megaupload

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Sarkozy a estimé urgent de faire publier (à minuit !) un communiqué pour se réjouir de la fermeture du site MegaUpload par le gouvernement des États-Unis. Bien sûr, tout ce que font les Yankees est merveilleux, on le sait bien. Not’ bon maît’, nous dit-on, a souligné que la lutte contre ce type de sites « constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création » – et Dieu sait s’il est pour la diversité culturelle, Sarkozy, il l’a bien prouvé en nommant Hortefeux puis Guéant au ministère de l’Intérieur ! En somme, pour lui, « le moment est venu d’une collaboration judiciaire et policière active entre États pour porter un coup d’arrêt [au] développement » des sites de streaming et de téléchargement direct. Ça promet.

Ça promet, mais ça ne tiendra pas. Les affreux pirates qui sont dans le collimateur un peu myope du présiblique de la Répudent ont répliqué aussitôt, et les Anonymous ont piraté le site de l’Élysée, d’abord en y inscrivant une dédicace affectueuse dans le style soixante-huitard « Sarko, le peuple aura ta peau », puis en le rendant totalement inaccessible. La réparation n’a été faite que dans la soirée, je le sais, j’ai vérifié.

Il n’empêche que cette fermeture très médiatique de MegaUpload est un coup d’épée dans l’eau. On le sait depuis des années, les pirates ont toujours un coup d’avance, et la fermeture d’UN site entraînera l’ouverture de dizaines d’autres. Je dis n’importe quoi ? Alors, à votre tour de vérifier en allant visiter ce sympathique lien, vous y constaterez l’existence de... soixante-quatre sites de téléchargements illégaux ! Certes, pas tous aussi importants que MegaUpload et Megavideo, mais où l’on peut trouver tout ce que l’on veut.

Et où diable se situe géographiquement ce serveur ? À Salt Lake City, aux États-Unis ! Un triomphe de la légalité, on vous dit...