Film Inter... minable
Vous n’ignorez pas que France Inter se mêle volontiers de cinéma, et parraine à intervalles réguliers la sortie d’un film. Ils appellent ça un « film Inter », et, en échange de cette pub, on colle au début du film projeté en salles un logo de la station, histoire que tout le monde y gagne.
J’ignore qui s’occupe de la sélection de ces films, mais, par un hasard miraculeux, il s’agit immuablement d’un navet ! Cette règle est respectée comme un dogme sacré, de sorte que je ne lui connais aucune exception. En venir à croire, par conséquent, que cette entreprise relèverait plutôt du sauvetage des mauvais films, il n’y a qu’un pas, que je franchis, euh... d’un pas.
Le dernier de la liste, c’est Laurence anyways, film interminable (deux heures quarante sur l’histoire d’un hétéro de 35 ans qui meurt d’envie de s’habiller en femme !), dû à celui que les journaleux manieurs à la fois de clichés et de brosse à reluire s’obstinent à surnommer « le petit génie du Québec », sous le prétexte qu’il a fait son premier film à vingt ans. Ce gars-là s’appelle Xavier Dolan (pitié ! Ne le confondez pas avec Christopher Nolan, qui est une vraie pointure, lui, malgré Inception, qui était bruyant et incompréhensible).
Son premier film, J’ai tué ma mère, a fait illusion, mais suis-je donc le seul qui ait noté que son scénario avait été entièrement piqué au premier long-métrage de François Truffaut Les quatre cents coups ? Le deuxième est si mauvais que quelques critiques ont consenti à ouvrir les yeux, et à faire remarquer que le petit Dolan s’aimait beaucoup et ne savait pas du tout filmer. Néanmoins, on ne vous dira pas tout ça dans vos journaux, parce que la communauté homosexuelle a sorti l’artillerie, et que ce pseudo-réalisateur a déjà la carte. Il est donc intouchable.