Foudroyante rapidité de France Inter
Ils sont merveilleux sur France Inter. Pour la rapidité, par exemple, avec laquelle ils « sortent » les informations. Ainsi, ce matin, au journal de huit heures, on nous apprend qu’un jeu vidéo, Flappy Bird, qui se jouait uniquement sur tablettes, a été retiré de la circulation par son auteur. Pour les précisions, voyez la suite de cette notule, un peu plus bas. Mais pour le scoop, bravo : la nouvelle a été publiée en détail par les sites Numérama et Clubic, le premier, par Guillaume Champeau, le lundi 10 février, il y a donc cinq jours, et le second, le même jour, par Audrey Œillet.
Voici les précisions annoncées.
Tout d’abord, le jeu est disponible sur tout navigateur Internet, à l’adresse qui figure ICI. Vous pouvez donc le tester, si le cœur vous en dit, et vérifier s’il est aussi « addictif » qu’on l’a prétendu. Pour ma part, il m’a retenu un peu moins d’une minute. On connaît des addictions plus tenaces.
D’autre part, si vous avez lu les deux articles mentionnés ci-dessus, et entendu le journal de France Inter de ce matin, vous ne pourrez que constater une chose : que notre radio nationale s’est contentée de recopier ce que disaient ces articles, sans y ajouter le moindre détail inédit. Bref, c’est du recopiage pur et simple, mais à retardement.
Enfin, le côté comique réside dans les raisons qu’a données l’auteur du jeu, Dong Nguyen. Il prétend que ce jeu a fait de sa vie un enfer, car, téléchargé des millions de fois par jour, cette folie collective lui rapportait jusqu’à cinquante mille dollars par jour, et que ce n’était plus supportable. Écoute, Dong, moi, je veux bien me dévouer pour toucher cet argent à ta place, j’aime tant rendre service. Naturellement, cette raison, aussi vraisemblable que celle donnée à Ménélas par la belle Hélène pour justifier sa fugue avec Pâris, justification qu’il attendit huit jours, a fait s’esclaffer la totalité des internautes, pas dupes : la plupart ont bien vu qu’en réalité, le jeu avait été plagié sur un autre vendu par Nintendo, et que son auteur risquait des poursuites judiciaires.
Pour en revenir à France Inter, gardons espoir. La semaine prochaine, notre chère radio va certainement annoncer que De Gaulle démissionne de la présidence de la République et retourne à Colombey-les-Deux-Églises.