Française, Jeanne la Pucelle ?
Je suis toujours pris de fou-rire lorsque je lis ou que j’entends le boniment que nous servent TOUS les politiques, à savoir : que Jeanne la Pucelle, qu’on s’obstine à nommer « Jeanne d’Arc » alors qu’elle-même n’a jamais prononcé ni entendu ce nom (elle en ignorait jusqu’à l’existence), était une héroïne française. Je connais pas mal d’historiens sérieux, pourtant admirateurs de Jeanne, qui reconnaissent qu’elle n’était pas plus française que Madame Butterfly.
D’abord, si elle est bien née à Domrémy, c’est tangent, car ce village était à la frontière entre le royaume de Charles VII et l’Allemagne d’alors – qui ne s’appelait pas ainsi non plus, mais c’est une autre question.
Ensuite, Jeanne elle-même savait qu’elle ne vivait pas en France, et elle l’a laissé entendre trois fois au cours de son procès, le 2 février 1431, lors du deuxième interrogatoire de la neuvième séance. Et comme je n’ai pas l’habitude de truquer les textes, voici les trois extraits où elle le dit :
- à la question « De quel côté entendîtes-vous la voix ? » – celle qu’elle prétendait venir du Ciel –, Jeanne répond : « Quand je vins en France, j’entendais souvent la voix ». Preuve qu’elle savait ne pas être en France.
- à la question « Quel enseignement vous donnait la voix pour le salut de votre âme ? », elle répond « Elle m’enseignait à me bien conduire et à fréquenter les églises. Elle m’a dit qu’il était nécessaire que je vinsse en France ». Même commentaire que ci-dessus.
- à la question « La voix parlait-elle souvent ? », elle répond « Deux ou trois fois par semaine, elle m’exhortait à partir pour la France ».
Ajoutons que le patriotisme pro-français, à cette époque, était inconnu, et qu’en faire état aujourd’hui est un non-sens. La notion de patrie est née bien plus tard.
Fermez le ban.