Frontières passoires
On apprend que Silvio Berlusconi, condamné à un an de prison ferme, mais qui n’ira pas en taule (il est trop vieux pour ça, paraît-il ; heureusement, il ne l’était pas pour partouzer avec des mineures), verra son passeport saisi par les carabiniers. But : empêcher qu’il puisse fuir à l’étranger.
La bonne blague ! Comme si le passeport était requis pour circuler dans les vingt-sept pays de l’Union Européenne. Partout, la carte d’identité suffit.
Oui, je sais, la police aura l’œil sur lui. Mais qui l’empêche de se grimer un peu ? C’est moins difficile que de se faire poser des implants capillaires. De toute façon, passer une frontière clandestinement est d’une facilité dérisoire, et je l’ai fait cent fois – juste pour l’expérience, je précise. La frontière franco-belge est une véritable passoire, notamment. Par exemple, allez à Wattrelos, commune qui jouxte Tourcoing, et empruntez la rue Six, une petite rue étroite qui descend vers le sud-ouest. Au bout de quelques dizaines de mètres, les vestiges d’un petit pont, trop étroit pour les voitures, et qui enjambait naguère un ruisseau, marquent l’endroit où la rue change de nom, devenant la rue Henri-Dunant. Sans que rien le signale, vous êtes passé de la France à la Belgique, sur la commune de Mouscron (la ville natale de Raymond Devos). Aucun douanier, aucun policier, rien. Et ce n’est qu’un exemple parmi des dizaines.