Gad... comme « gadoue » ?
Je n’ai jamais apprécié Gad Elmaleh. Son humour, ou ce qu’il croit tel, est faiblard, et ne me déride pas plus que celui d’Anne Roumanoff ou de Jean-Marie Bigard. En outre, j’ai pris ce faux comique en aversion quand il s’est mis à faire de la publicité pour un marchand de téléphone, lequel roulait ses futurs clients en leur annonçant en janvier qu’il allait lancer de façon imminente la liaison en 4G, alors qu’elle ne serait prête qu’en décembre. Et le comble fut atteint lorsque le Crédit Lyonnais (qui a changé de nom et se fait appeler LCL, afin qu’on oublie ses magouilles précédentes) fonda sa publicité télévisée sur de faux sketches gadelmalesques, débité devant un faux public évidemment ravi.
Or, aujourd’hui, Gad Emaleh a de petits ennuis, pour avoir mis une partie de son argent dans une banque suisse (il ne fait donc pas confiance à la banque dont il faisait la pub ?). Or, ne pas aimer un comique ne justifie pas de ma part que je hurle avec les loups, et le traitement que lui a infligé un journal qui a longtemps passé pour la grande conscience de la gauche est injustifié – et injuste.
D’abord, parce que Gad Elmaleh s’est mis en règle AVANT la révélation par « Le Monde » de son compte suisse, qui n’a pas publié moins de quatre tweets qui le nommaient, et cela en moins de deux heures, avant-hier soir : à 21h56, à 22h04, à 21h17 et à 22h48. Pas insistant du tout, par conséquent.
Ensuite, parce que, eu égard à ce qu’il gagne, la somme dissimulée était insignifiante : 80 000 euros. Une plaisanterie, si on compare à la fortune du roi du Maroc, pays d’origine d’Elmaleh, alors que ce souverain est dans le même cas. (Marrant, en arabe, « le roi » se dit « el malik »)
Mais Mohammed VI n’a rien à craindre. Chef d’État, il est intouchable. Et si on l’embête, il lui suffit de ne pas répondre, voire de menacer de s’en prendre aux citoyens français qui se sont installés dans son royaume. Chantage ultra-classique.