Histoire d’eau

Publié le par Yves-André Samère

Ce doit être la semaine de la viande. Mardi soir, France 2 passe un téléfilm dans lequel Patrick Sébastien incarne un boucher assassin – un peu comme dans le film de Claude Chabrol. Le surlendemain, à la matinale de France Inter, on invite un boucher très célèbre (enfin, on me dit qu’il était célèbre, moi, je n’en avais jamais entendu parler, les célébrités de mon Panthéon personnel exerçant d’autres activités), boucher qui vient nous déclarer qu’on a tort de manger autant de viande, qu’il suffirait d’en absorber trois fois par semaine, au contraire des Yankees, lesquels dévorent quotiennement d’énormes quantités de steack, et des Chinois, qui en sont encore plus amateurs, avec cet inconvénient qu’ils sont trois ou quatre fois plus nombreux. Le même jour, un scientifique passe sur RTL, dans l’émission de Bern, et dit à peu près la même chose, à ce détail près que lui conseille de manger de la viande une seule fois par semaine. Enfin, hier soir, au Grand Journal de Canal Plus, le même boucher que sur France Inter vient se livrer à un duel (à fleurets très mouchetés) avec Franz-Olivier Giesbert, qui se proclame végétarien fervent et demande que les animaux soient mieux traités qu’ils le sont. Tout ça est parfait.

Jouons cartes sur table : naguère, j’aimais bien manger un steack-frites de temps en temps, ce plat de prolo collait parfaitement avec ma classe sociale, puisque je suis né dans le caniveau pour mieux contempler la Lune, qui s’y trouve également – vous le sentez à ma façon d’écrire, non ? Aujourd’hui, mon rythme de consommation de viande est tombé à zéro steack par semaine (et même par an), j’ai oublié le goût de ce plat national, que d’ailleurs on prétend détrôné par le couscous, et je me contente des frites, nourriture très saine puisque faite avec des tubercules (ben oui, je n’utilise presque pas d’huile). Et ça ne me manque pas du tout, je précise. Par conséquent, on ne pourra pas me coller sur le dos le fait qu’un kilo de steack nécessite, pour être produit, 15 500 litres d’eau. Si vous mourez de soif un jour, ou si la Mer d’Aral est supprimée de la carte, je n’y serai pour rien !

(Pour être franc, je ne comprends pas ce raisonnement nous incitant à nous sentir coupables de la pépie qui attend nos contemporains. Pour la bonne raison qu’en consommant de l’eau, qui n’a rien de commun avec le bois, le charbon ou l’uranium, on n’en épuise pas les réserves, puisqu’il est IMPOSSIBLE, sans l’électrolyser, de détruire une molécule d’eau : on ne fait que la déplacer, car elle se recycle très vite ailleurs. L’eau du Déluge qui apparaît puis disparaît quarante jours plus tard, c’est du baratin pour les gogos qui se droguent à la Bible)

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Le premier problème est déjà de séparer l’oxygène et l’hydrogène, par électrolyse. Mais on le fait déjà, puisque ces deux gaz, liquéfiés, se trouvent déjà dans tous les hôpitaux. Et chez les<br /> dermatologues, qui traitent les verrues à l’hydrogène liquide.<br /> <br /> Quant on les combine en les enflammant, ils redonnent de l’eau, sans aucun déchet. Donc ce n’est pas cela qui va nous apporter la pénurie.
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D
Mais je suis entièrement d'accord avec vous : si on pousse le raisonnement de ces gens à l'extrême, cela donne une drôle de société.<br /> Par contre, n'hésitez pas à me dire si ma théorie est stupide : le jour où on trouvera le moyen de transformer à grande échelle en énergie l'hydrogène ou l'oxygène, cela risquerait-il d’appauvrir<br /> nos ressources en eau ?
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Y
Je n’ai pas dit ça. Ce que j’explique, c’est que l’eau que nous utilisons n’est pas perdue après utilisation. Elle ne disparaît pas de la surface de la Terre, car c’est impossible de<br /> « détruire » de l’eau. Elle est recyclée (donc elle redevient absolument pure) ailleurs, et redevient ainsi utilisable comme auparavant – quand bien même on l’aurait consommée un million<br /> de fois. Ce n’est pas le cas des autres corps comme le pétrole ou le charbon, qui sont effectivement détruits à jamais. On n’a jamais recyclé une seule goutte de pétrole : quand il est brûlé,<br /> il est brûlé.
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D
Si on va par là, il y a aussi les chasses d'eau. La vaisselle. Bains et douches. Donc, si on veut ne pas "assoiffer" la planète, il faut être sale, déféquer et uriner dans la rue, manger avec les<br /> mains des navets (et encore, ça boit aussi, ces trucs). Ah, et boire ? Donc ne pas boire d'eau non plus.<br /> La perspective est intéressante.
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