Honnête FNAC

Je suis assez amateur d’escroqueries. Pas les miennes, car, ainsi que chantait Brassens, « Y a déjà quelque temps que je ne vole plus » (ben oui, après ses dix-huit ans, quand sa mère s’est débarrassé de lui en l’expédiant à Paris chez sa tante). Non, je fais allusion aux arnaques imaginées par les marchands, dont les ressources imaginatives feront toujours notre ravissement.

Donc, ce matin, je suis allé fureter à la FNAC, une mine ! Et j’ai passé une petite demi-heure à fouiner dans les rayons des DVD et Bluray. Là, je suis tombé sur deux DVD de la série britannique Sherlock, d’ailleurs excellente et que je vous recommande (dommage, il n’y avait pas la troisième saison, pas encore éditée, mais que j’ai téléchargée l’année dernière). Chacun était vendu 15 euros, et une étiquette collée dessus annonçait : « Pour deux achetés, le troisième est offert ». Chouette alors, ils sont généreux, à la FNAC.

Ouais, ne vous emballez pas, il y a un truc, et je le connais depuis des mois : le troisième est « offert » à condition qu’il soit au même prix que les deux premiers. Autrement dit, vous ne paierez que trente euros... si vous prenez trois DVD à quinze euros. Ça va, vous suivez ? Par conséquent, si vous choisissez un troisième DVD plus cher, on ne vous offrira qu’un des deux moins chers.

N’ayant aucune intention d’acheter ce que je possédais déjà, mais désireux de voir jusqu’où irait le vice, j’ai cherché dans tous les rayons du magasin, afin de débusquer un troisième DVD à quinze euros. Eh bien, bernique ! Il n’en existe pas un seul. Aucun, dans tout le magasin, et je vous certifie que je sais chercher. Le hasard fait bien les choses. En Russie, du temps des joyeux duettistes Lénine et  Staline, on appelait ça « organiser la pénurie ».

Génial, comme disent les potaches : la FNAC vous reprend d’une main ce qu’elle a feint de vous offrir de l’autre. Ah, mes parents, que je vous veux du mal de ne pas m’avoir envoyé dans une école de commerce, où l’on apprend de si belles choses...