Jamais de censure sur France 2 !

Publié le par Yves-André Samère

Mais non, bande de malveillants, le fait que les présidents des sociétés d’audiovisuel en France soit nommés par le président de la République ne signifie absolument pas que ces chaînes de radio-télés soient aux ordres du Pouvoir ! Pas tout le temps !... Et ne me jetez pas sans cesse à la figure que Radio-France s’est privée des services de Stéphane Guillon et de Didier Porte parce que ces deux mal élevés déplaisaient au prodigieux président que Dieu nous a donné. C’était seulement parce que l’humour n’avait pas sa place sur France Inter à 7 heures 55, mais uniquement à 8 heures 55.

Certes, il y aura toujours des sournois pour insinuer que, si France 2 a supprimé de son émission Complément d’enquête, diffusée hier soir, une séquence concoctée par le journaliste Yvan Martinet sur le rapatriement d’Ukraine du prince Pierre Sarkozy, fils aîné de son père et disc jockey spécialisé dans le rap, c’est parce que cela gênait le candidat dans sa campagne de réélection. Ce rapatriement aérien avait eu lieu fin janvier, parce que l’artiste avait été victime d’un malaise (une « intoxication alimentaire », c’était donc très grave !), et hospitalisé à Odessa. On l’avait même filmé, le 25 janvier, sortant de l’hôpital et cachant son visage (pourquoi ? Il avait honte d’avoir été intoxiqué alimentairement ?), et ce petit voyage n’avait coûté que 30 000 euros. Une misère, convenez, dont le contribuable français n’avait payé qu’une partie.

Certes, les mêmes sournois tenteront de vous persuader que cette pseudo-censure a été réclamée par Franck Louvrier, conseiller en communication de Sarkozy. Faux, là encore ! En réalité, elle n’avait rien à faire dans une émission qui prétendait comparer les trains de vie de la chancellerie allemande et de l’Elysée, la première étant censée plus économe que le second. Il est vrai qu’elle contenait un passage qui aurait pu être susceptible de provoquer une guerre entre la France et l’Allemagne, comme la dépêche d’Ems, puisque le président de la fédération des contribuables allemands, un certain Karl-Heinz Däke, s’y montrait indigné face à l’argent dépensé. Mais de quoi se mêle-t-il, ce nostalgique du casque à pointe ? Si nous, Français, avions envie de payer les frais du voyage, ça le regarde ?

Le patron de l’émission un peu raccourcie, Benoît Duquesne, confirme avoir reçu un coup de téléphone de l’Élysée, mais le cher homme estime que, il l’a dit, « C’est normal, cela fait partie du jeu ». Donc, si c’est normal, je me demande pourquoi je vous parle de ça.

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