L’Ébola, depuis l’Afrique
À titre purement indicatif, je vous signale un article à lire aujourd’hui disparu, mais qui concernait l’épidémie de fièvre Ébola en Afrique : il avait été publié dans le journal ivoirien (gouvernemental) « Fraternité Matin », qui existe depuis toujours dans la plus grande ville de Côte d’Ivoire et jadis capitale, Abidjan.
L’éditorialiste s’appelait Venance Konan, et il balançait quelques vérités bien senties en direction de ses compatriotes et de TOUS les Africains. En France, il se serait fait traiter de lepéniste, mais les faits qu’il citait sont vérifiables. Dans ce pays, l’eau potable n’existe qu’à Adidjan ; partout ailleurs, si vous ne filtrez pas l’eau du robinet, et même si vous la filtrez, vous ne tardez pas à attraper une amibiase. Comme aucun Africain ne prend de médicaments antipaludéens (à absorber chaque jour ou chaque semaine), le paludisme est endémique : personne n’y échappe. Et même avec cette précaution, vous y aurez une crise de paludisme au moins deux fois par an (chacune dure deux ou trois jours et vous laisse incapable de faire quoi que ce soit). À l’hôpital, les malades ne sont pas nourris, ils doivent compter sur leurs familles, qui leur apportent à manger. Dans le département de Biankouma, où j’ai passé un an, il n’y a ni hôpital, ni médecins, ni pharmacie, seulement un dépôt de médicaments. À l’hôpital de Man, la ville la plus proche (à quarante-cinq kilomètres de Biankouma), il y a si peu de matériel que, pour avoir une analyse de selles si vous avez la diarrhée, vous devez apporter le, euh... produit dans une boîte d’allumettes ! Rien n’y est gratuit, car la Sécurité sociale est inconnue. Et tout à l’avenant.
Quant au sida, je confirme qu’il a été considéré comme une « maladie de pédés », DONC de Blancs ! Il n’y a pas d’homosexuels chez nous, pensaient les Ivoiriens. Résultat : le sida ravage le pays.
L’Afrique n’est pas le paradis qu’on voit dans les films. En fait, c’est l’enfer.