L’épidémie de prédictions gagne
Je n’y crois pas. Je rêve. La plaisanterie que je croyais complètement usée sur le prochain président de la République est remontée à la surface. Expliquons.
Le 17 janvier de cette année, je m’étais fendu d’une petite note où je prétendais prédire qui serait notre prochain sauveur charismatique. Bien entendu, je ne voyais pas du tout François Hollande dans ce rôle, puisque DSK ne s’était pas encore éliminé de lui-même pour cause d’excès de sève. Et, après un raisonnement d’une rigueur sans pareille, je concluais que, PUISQUE tous les présidents de la Cinquième République ont été alternativement grands et petits, seul Dominique de Villepin pouvait prétendre à ce poste en vue de succéder au Gnome actuel.
Plus tard, le 23 septembre, je constatais que, bien qu’ayant été le premier à tenir ce raisonnement, d’autres y avaient aussi pensé ultérieurement. Et je feignais de m’en plaindre – bien que certains lecteurs, dont le sens de l’humour est un peu émoussé, aient pris tout cela au sérieux et présumé que je m’apprêtais certainement à envoyer du papier bleu à mes successeurs. Lesquels, eux, sont payés pour produire les blagues dont l’Univers ébloui peut profiter ici gratuitement et par anticipation.
Eh bien, ce n’est pas fini ! Je viens d’entendre, sur France Inter, et dans l’émission calamiteuse d’Isabelle Giorgano, l’auteur d’un film qui sortira la semaine prochaine, Marjane Satrapi, universellement portée aux nues pour son premier film, Persepolis, que, pour ma part, je n’ai guère apprécié. Or cette dame vient de sortir au micro l’intégralité des arguments bidons que j’avais utilisés il y a neuf mois dans ma première notule, et de faire exactement la même prédiction : Villepin sera, mais oui, le prochain présiblique de la Répudent.
Bref, l’épidémie ne semble pas près d’être circonscrite.