L’Hadopi sème la terreur
Rions sainement, en nous payant – une fois de plus – la tête de l’Hadopi, si tant est qu’on puisse parler de « tête » à propos d’un monstre qui, comme l’Hydre de Lerne, en possède sans doute plusieurs, mais vides. Vous n’ignorez pas que c’est une de mes distractions favorites, étant donné que la chère commission m’a eu, un temps, dans son collimateur...
Bref, un député UMP, Marie-Christine Dalloz, a écrit au ministère de la Justice pour savoir quel était le bilan de cette commission en matière de piratage, et surtout, connaître le nombre de dossier transmis aux tribunaux. Le résultat est impressionnant : l’Hadopi, en trois ans d’existence, a transmis au Parquet... neuf dossiers qui ont donné lieu à une procédure ; TROIS jugements ont été prononcés ; et il y a eu, en bout de course, une relaxe (c’est-à-dire que le prévenu est reconnu non coupable), une condamnation à une amende de 150 euros, et une condamnation avec dispense de peine.
Terrifiant !
La relaxe dont il s’agit vient de ce qu’il y a eu une erreur de procédure : le greffier du procureur avait fait une erreur de date en recopiant les faits. C’est sérieux, cette justice qui vous envoie au trou. Imaginez que je bute une rombière pour lui piquer ses sous, que je fais ça dans la nuit du réveillon de Noël, mais que le greffier écrit que c’était le réveillon de la Saint-Sylvestre. Eh bien, on me relâche et on me raccompagne chez moi en taxi, avec les regrets du tribunal.
Quant à la dispense de peine, l’administration avance que c’est bien une condamnation qui sera inscrite au casier, mais que les dommages ont été réparés entre-temps. Je me demande si un mot d’excuses de la part de mes deux mères ne suffirait pas.