La censure d’« Exodus »

Publié le par Yves-André Samère

« Le Canard » de cette semaine donne quelques renseignements sur ce sujet que j’ai abordé ICI vendredi : la censure du film de Ridley Scott Exodus dans quelques pays arabo-musulmans. Et il cite l’explication qu’en a donnée le ministre égyptien de la Censure... pardon, de la Culture, ce même jour : que le film « présente une version sioniste de l’Histoire et une falsification des faits historiques ». Pour ma part, je pense plutôt que c’est la Bible et le Coran qui présentent une falsification historique de l’Histoire, mais peu importe. Son Excellence le ministre pense notamment que Scott est coupable de faire, de Moïse, le bâtisseur des pyramides de son pays. N’ayant pas encore vu le film, j’ignore si ce que raconte Son Excellence est exact, mais je vérifierai si Moïse a vécu avant ou après cette édification. Mais encore une fois, peu importe, car il y a un autre détail qui choque les religieux : que Dieu soit représenté par un enfant. Alors que, dans Les dix commandements de Cecil B. DeMille, et selon Charlton Heston, c’est lui-même, interprète de Moïse, qui a fourni sa voix pour la séquence du buisson ardent. On n’y voyait donc jamais Dieu, ce qui est conforme, non seulement aux dogmes, mais aussi à la réalité, puisque Dieu n’existe pas !

Mais pourquoi ce ministre égyptien prétend-il que le film de Ridley Scott est une entreprise sioniste ? À mon avis, il a confondu avec un autre film doté du même titre, l’Exodus de 1960, réalisé par Otto Preminger, où jouaient Eva Marie-Saint et Paul Newman (ainsi que ce pauvre Sal Mineo, qui, homosexuel, fut plus tard assassiné par un amant de rencontre). Or cet Exodus était franchement favorable à l’immigration des Juifs en Palestine, puisqu’il racontait comment le bateau « Exodus », bravant le blocus du port d’Haïfa par les Britanniques, réussit à y débarquer un groupe de six cents Juifs ayant fui l’Allemagne et réfugiés à Chypre.

Mais tout le monde, et pas seulement Ridley Scott avec ses pyramides, peut se tromper dans les dates ! Cecil B. DeMille, lui, n’a eu aucun souci avec l’Égypte. Bien au contraire, ses scènes d’extérieurs, il les avait filmées avec le concours de l’armée égyptienne, et le conducteur du char de Ramsès était bien un Égyptien, nommé Abbas El Boughdadly, qui n’avait aucun dialogue. Plus six autres figurants du pays.

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