La chasse au « Canard »

Publié le par Yves-André Samère

Fructueuse, cette semaine, la chasse au « Canard » ! Trois coups au but. Détaillons dans l’ordre croissant de ridicule.

Classé troisième, Frédéric Pagès, philosophe. Dans son article de la page 7, il portraitise sans trop d’amabilité le roi d’Espagne, Juan Carlos Ier, qui l’a un peu cherché. Pagès mentionne la balle dans le pied du royal petit-fils, Felipe, âgé de treize ans et qui n’aurait donc pas dû manipuler un fusil de chasse, et, en note de fin d’article, il rappelle (Pagès, pas Felipe) que le roi, lorsqu’il ne l’était pas encore et n’avait que dix-huit ans, avait accidentellement tué son frère cadet Alfonso avec un pistolet offert par le général Franco. Ces deux évènements, j’en avais parlé ici même le 18 de ce mois, donc une semaine avant « Le Canard ».

Classé deuxième, un rédacteur que j’ai déjà épinglé deux fois, ici et , pour son style abscons et sa fainéantise : Sorj Chalandon, dont je me demande encore comment on lui a confié la rubrique de la critique télévisuelle. Ce virtuose de la citation, caractéristique lui épargnant d’écrire lui-même ses papiers, a récidivé cette semaine, dans la même page 7, avec son article Sarko dissipe les rêves. Cette fois, il décrit une émission diffusée sur Arte, J’ai rêvé du président, et rapporte les propos de trois participantes, Alexandra, Cécile et Amina. Or, dans cet article comptant 98 lignes, on relève 73 lignes de citations des propos de ces trois personnes. Logiquement, et puisque les rédacteurs sont rétribués à la ligne, Amina, Cécile et Alexandra devraient percevoir les trois quarts de sa pige (son salaire).

Classé premier, Alain Guédé, qui fait en page 6 la critique d’un livre sur la virginité féminine. Et, après avoir mentionné cette clinique parisienne qui répare les hymens de femmes ayant perdu leur virginité avant le mariage mais désirant flouer leur futur époux, il commence ainsi son deuxième paragraphe : « La très sainte Vierge Marie a dû, elle, attendre le 8 décembre 1854 pour bénéficier de cette opération. C’est seulement à cette date que l’Église, par le truchement du pape Pie IX, a proclamé le dogme de l’Immaculée Conception ». Je pensais que seul cet inculte notoire qu’est Régis Mailhot croyait encore que l’Immaculée Conception signifiait que Marie avait conçu Jésus tout en restant vierge (alors que cette expression désigne la conception de Marie par sa mère à elle, et qui la fit naître sans la tache du péché originel dont le baptême est censé nous laver), mais non, au « Canard », on fait encore la même erreur !

Jadis, « Le Canard enchaîné » relevait les perles chez les autres ; aujourd’hui, il en produit. Sans doute pour soutenir cette légende du canard qui s’enfond le bec dans le croupion pour se nourrir en circuit fermé.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Et moi qui pensais que, pour l’Église, le mensonge était un péché !
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D
Cette confusion a été entretenue pendant des siècles par l'Eglise. Pour inciter les jeunes filles à rester vierges jusqu'au mariage. Et puis, cela devenait tellement comique, qu'ils ont pondu cette<br /> histoire de péché originel. La vierge Marie conçue sans péché [originel]. La notion d'Immaculée Conception a été inventée. Ils ont dû bien se torturer la cervelle, au Vatican, pour trouver ça!
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