La honte sur Gandhi !
Je me marre méchamment. Jamais je n’ai eu beaucoup de considération pour Gandhi, le célèbre Mahatma, dont l’activisme en faveur de l’indépendance de l’Inde entraîna aussi la partition de ce pays, laquelle fit des millions de morts, partagés entre hindous et musulmans. Les individus statufiés de leur vivant, je suis allergique, et ceux qui me font l’honneur de gaspiller leur temps à me lire savent ma détestation à l’égard, par exemple, de « Mère » Teresa, ce suppôt de l’extrême droite, la méchanceté incarnée, ivre de notoriété, impitoyable envers les pauvres, adversaire acharnée de l’avortement thérapeutique et des médicaments antidouleur, et opposée au divorce – sauf quand il s’est agi de celui de Charles et Diana, qui étaient de ses amis, et qu’elle a bruyamment approuvé !
Gandhi n’a pas inventé la non-violence, et il n’est pas le père de l’Inde moderne, car, avec sa propagande stupide en faveur du rouet, il était tout le contraire d’un homme moderne. Le père de l’Inde, c’est Nehru, incontestablement.
Or il se révèle que, même dans sa vie privée (dont je me fiche éperdument, mais ses thuriféraires, apparemment pas), il ne serait pas blanc, si j’ose cette plaisanterie hardie. En effet, le journaliste états-unien Joseph Lelyweld vient d’écrire sa biographie, intitulée Great soul (ironiquement, « Grande âme »), dans laquelle on découvre que, non seulement le saint homme était raciste, mais qu’il était amoureux d’un homme, l’architecte allemand Hermann Kallenbach, également culturiste, auquel il envoyait des lettres enflammées que le livre publie, et pour lequel il avait quitté sa femme en 1908 !
Comme je viens de le dire, cet aspect de sa personnalité, on s’en balance. Mais on se balance moins du fait qu’à l’époque où Gandhi vivait en Afrique du Sud, il écrivait des textes injurieux dans lequels il affirmait que les Noirs étaient « querelleurs, très sales et vivant comme des animaux ».
Il est vrai que, du point de vue de Gandhi, vivre comme des animaux les rendait certainement dignes de sa protection, puisque lui-même était un jaïn, c’est-à-dire un membre d’une secte qui, croyant à la réincarnation, interdisait de tuer toute bestiole que ce soit, y compris ses propres poux !