La logique selon Sarkozy
Comme il faut bien qu’il trouve un prétexte pour tenter de contrer son futur successeur, Sarkozy a clamé dans son dernier discours qu’il ne « permettra pas » (ce n’est plus de ton ressort, petit homme agité) qu’on supprime le mot race de la Constitution. Raison qu’il fournit : si on supprime ce mot, on supprime la notion même de racisme.
Vraiment, ce raisonnement m’échappe, ou plutôt sa cohérence. Je pense que son public, capable d’avaler ces circonvolutions logiques sans casser les fauteuils et sans le plonger dans un baril de goudron avant de le rouler dans les plumes, est encore plus bête que lui. Dans les albums de Lucky Luke, c’est le sort qu’on réservait aux bonimenteurs.
Mais tout ça est cousu de fil blanc : on drague les électeurs du Front National en faisant feu de tout bois – un bois piqué dans leur propre cheminée. Seulement voilà : si j’étais électeur du F.N., je préfèrerais voter pour l’original plutôt que pour la copie. Les démocrates en sont à rêver que Marine Le Pen arrive au second tour, face à Hollande. Ce serait une variante assez intéressante du Chirac-Le Pen de 2002, et on rirait un brin, ce qui nous changerait.