La Pentecôte expliquée à ma fille

C’est aujourd’hui la Pentecôte, qui vient traditionnellement sept semaines après Pâques, et s’accompagne de la même absurdité : l’État a concédé aux travailleurs un jour férié qui ne marque AUCUNE fête, ni civile ni religieuse, mais seulement un lendemain de fête ; cela, parce que les deux fêtes chrétiennes que je viens de citer tombent toujours un dimanche, – d’où une sorte de manque à gagner pour les amateurs de repos « dominical ». Ce cadeau d’un État laïc aux tenants d’une religion qui s’opposait à lui était, naturellement, un bel acte de démagogie, et le pauvre Raffarin, un Premier ministre qui a tenté de supprimer le lundi de Pentecôte, ou, du moins, d’obliger les gens à travailler ce jour-là sans être payés (on devait verser aux bonnes œuvres ce salaire confisqué), le pauvre Raffarin donc, s’en mord encore les doigts.

Mais qu’est-ce que la Pentecôte, du point de vue religieux ? C’est tout simple : rien ! On n’en trouve aucune trace dans les évangiles, autrement dit, Jésus ne s’en est pas mêlé. Mais, après son départ, ses apôtres ont inventé ce truc pour faire un peu de buzz, et on n’en parle que dans les Actes des apôtres, justement : une histoire farfelue de langues de feu qui seraient descendues sur la tête des disciples et auraient figuré le « saint-esprit », dont nul n’a jamais su expliquer ce qu’il était, autrement que via une acrobatie sémantique, celle de la « sainte trinité » (le père, le fils et le saint-esprit – la sainte mère de Dieu n’ayant pas encore été admise au grade de déesse, mais rassurez-vous, elle s’est bien rattrapée ensuite).

Interrogez autour de vous : pas une personne sur dix ne sera capable de vous dire en quoi consiste cette fête. On se contente de prendre son lundi, et basta.