La « race », c’est fini ? Ouf !

Publié le par Yves-André Samère

Lors de l’élection présidentielle en 2002, pas une seconde je n’ai hésité à voter pour Jospin, même s’il ne m’enthousiasmait pas vraiment. C’était un homme honnête et travailleur, suffisamment intelligent pour éviter les grossières erreurs politiques de tous les présidents précédents : De Gaulle lâchant les harkis et allant clamer « Vive le Québec libre ! » à Montréal – bourde qui lui valut d’être expulsé, la honte suprême – ; Pompidou déclarant que « Paris devait s’adapter à la voiture » ; Giscard, déjà compromis avec sa dérive monarchique, se commettant avec son « cher cousin » Bokassa ; Mitterrand invitant l’assassin Hissène Habré le 14 juillet dans la tribune présidentielle sur les Champs-Élysées, puis faisant espionner tout Paris pour apprendre des histoires de fesses ; Chirac dissolvant une Assemblée nationale où il avait la majorité. Inutile de mentionner celles de Sarkozy, cette notule deviendrait interminable.

Hollande, c’est une sorte de Jospin en moins bien, quoique nous ne sachions pas encore comment il se comportera, puisque jamais il n’a exercé le moindre pouvoir autre que local. Mais enfin, si j’étais déjà décidé à voter pour lui faute de mieux, sa dernière initiative me conforte dans mon intention : il vient en effet d’annoncer qu’élu, il fera supprimer le mot race du texte de la Constitution. Depuis que j’ai l’âge de comprendre, j’attendais ce nettoyage, qu’étrangement personne jusqu’ici n’avait songé à faire. On sait depuis longtemps que la notion de race est une imbécillité scientifique, et que l’emploi de ce mot est une infamie. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui me font mépriser les États-Unis et ceux qui y vivent, puisque là-bas, on trouve tout naturel de mentionner la couleur de peau des citoyens sur les documents officiels, en la qualifiant de « race », autre imbécillité : combien y a-t-il de couleurs de peau différentes ? Au pays du dieu dollar, Séguéla serait un Noir et Michael Jackson un Blanc, non ?

Cette fâcheuse habitude n’est d’ailleurs pas propre aux États-Unis, puisque je l’ai constatée en Afrique : en Côte d’Ivoire, dans les établissements scolaires, la fiche individuelle des élèves mentionne leur « race » immédiatement après leur nom. Et vous ne trouverez pas un Africain qui n’admet pas cette absurdité : croire à l’existence des races.

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