« Le fils du comique »
Vu hier soir, sur Paris-Première, et jouée en direct au théâtre Saint-Georges, la dernière pièce de Pierre Palmade, Le fils du comique. En réalité, il n’y avait aucun fils dans la pièce, et très peu de comique : c’était l’histoire d’un auteur de théâtre à succès, ouvertement homosexuel, et qui désirait avoir un enfant. Pour le choix de la mère, il hésitait entre sa meilleure amie, qui était dans la police, et une petite actrice plus jolie, qu’il entendait engager, mais pour son talent supposé, dans la pièce qu’il allait mettre en scène. Outre ces trois-là, il y avait son amant de cœur depuis huit ans, et l’amant de la comédienne, un critique du « Figaro » qui le détestait.
Le texte était passable, amusant par moments, très grossier à d’autres, mais, sur les cinq comédiens, quatre étaient passables, voire bons. Devinez qui était le plus mauvais !
Je n’ai jamais apprécié Palmade, c’est le pire des acteurs, qui se tortille sur scène, fait beaucoup de grimaces, et de plus en plus laid en vieillissant, au point de paraître aujourd’hui plus âgé que sa mère – que je connais. Je ne l’ai jamais vu sur scène, car je ne me dérange pas pour n’importe qui, et ne l’ai croisé qu’une fois, alors que je rentrais chez moi et qu’il sortait de mon immeuble, où il avait acheté un grand appartement... qu’il n’a jamais occupé, parce que la décoration intérieure, qu’il avait fait faire par la nièce de Michel Drucker, ne lui plaisait pas !
Palmade se prend sans doute pour Sacha Guitry, alors que son style d’écriture est du genre branchouille, mais le voir jouant le rôle de Jacques Chazot dans le Sagan de Diane Kurys, quand il n’en a ni la subtilité ni l’élégance, devrait dissuader n’importe qui d’aller le voir jouer.
C’est curieux, mais je ne vois aujourd’hui aucun auteur de pièces comiques à la hauteur des auteurs que j’aime, Molière, Beaumarchais, Feydeau, Guitry, que du reste on joue tout le temps, et ce ne doit pas être sans raison. Le moule est cassé ? Il y a bien eu Jean Poiret, mais il est mort depuis presque treize ans, et n’a pas eu de successeur.