Le FN ne doit pas nous faire peur
Je n’ai pas eu tout à fait tort, lundi, en écrivant qu’il n’y avait pas lieu de s’affoler si le Front National avait fait un tel score à l’élection européenne, et que, si vous mordez aux slogans de la presse qui a fait fort dans le style « C’est un séisme » – toujours nuancée, la presse –, vous devriez faire un peu d’arithmétique. C’est que, figurez-vous, je me souvenais des données chiffrées. Comme « Le Canard enchaîné » les a rappelées deux jours plus tard, je me fais un plaisir d’enfoncer un peu le clou.
En mai 2012, Marine Le Pen, pour l’élection présidentielle, a ramassé 6,4 millions de voix. Or, pour les élections européennes, il n’y a eu que 4,71 millions de suffrages en France pour le parti facho. Ainsi que le rappelle donc « Le Canard », en 2002, Jean-Marie Le Pen en avait eu davantage : 4,8 millions de voix. Par conséquent, le Front National a reculé. Pas beaucoup, mais il a reculé. Et s’il semble dépasser cette fois les autres partis, c’est à cause des abstentionnistes. Par conséquent, on peut espérer que, en 2017, ceux-là se remueront davantage pour aller voter ! Après tout, quand il a fallu se liguer contre Le Pen, fût-ce en votant pour ce voleur de Chirac, c’est 82 % de la population qui a réagi convenablement.
Allez, soyez donc un peu optimistes, pour une fois !