Le GIEC jette un froid
Dès la sortie du film que les gens qui ne savent pas lire ont attribué à l’ancien vice-président des États-Unis, Al Gore (Une vérité qui dérange est en fait signé par Davis Guggenheim, jusque là réalisateur de télévision), beaucoup se sont montrés sceptiques quant au climat (sans jeu de mots) catastrophiste qu’entraînent ceux qui croient que le réchauffement tout relatif de la planète est dû exclusivement à l’activité humaine. En conséquence, l’attribution du prix Nobel de la Paix audit Al Gore – dont les bobards multipliaient par dix la hausse hypothétique du niveau des océans, ce pour quoi, en Angleterre, un tribunal a condamné le film pour avoir propagé « neuf erreurs scientifiques » – et au GIEC, le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat, organisation davantage politique que scientifique, d’ailleurs contesté par certains de ses membres (voir plus loin), cette attribution relevait de la farce.
C’est que le GIEC a multiplié les bourdes. On a déjà parlé ici de cette énormité sur la date annoncée de la fonte des glaciers dans l’Himalaya, 2035 à la place de 2350, inscrite dans le rapport (à la 493e des 976 pages qu’il compte). Le GIEC a dû reconnaître une « erreur regrettable », argüant d’un manque de soin dans la révision du rapport, sans avouer que cette date, 2035, était inspirée d’un rapport du WWF, qui reprenait lui-même un article du « New Scientist » ; autrement dit, tout le monde copie tout le monde sans rien vérifier ! Mais il y avait eu auparavant la publication, restée confidentielle en France, de messages électroniques (piratés) émanant de chercheurs britanniques, montrant que certains « experts » truquaient les données sur le climat, histoire de conforter la confiance en leur prévisions, qui, du coup, prenaient l’allure de prédictions. Cette affaire a été baptisée « Climategate », mais elle n’a pas, en France, soulevé les passions.
On apprend également que Roger Pielke, spécialiste en études environnementales, ayant travaillé à la fois pour le GIEC et pour le gouvernement britannique, a remarqué ceci, en comparant deux versions du rapport de son compatriote Nicholas Stern sur l’impact économique du réchauffement : entre 2006 et 2007, l’impact estimé du changement climatique sur le PIB a été multiplié par dix ! Or cette donnée fantaisiste a été reprise par le GIEC sans autre forme de procès. Signalée par Pielke, l’erreur n’avait pas été rectifiée. Pielke en a conclu que ce silence était destiné « à rendre les conclusions plus alarmantes, pour que ça parle plus au public ». Or le dernier rapport du GIEC fourmille de prévisions du même tonneau...
En somme, et pour reprendre l’opinion de Claude Allègre ou de Serge Galam (théoricien du désordre et physicien, qui travaille travaille depuis vingt ans sur les mouvements d’opinion, et a observé à partir de 2007 la montée en puissance du catastrophisme sur le climat), « la climatologie n’est pas encore une science ». Mais les médias font chorus dans le sens catastrophiste, mettant en lumière seulement quelques données-clés qui frappent, sans rien nuancer : il faut des prévisions qui aient un impact sur les décideurs.
D’ailleurs, le GIEC connaît un certain nombre de membres démissionnaires, dont il ne publie pas les noms, tel Paul Reiter, entomologiste à l’Institut Pasteur, affirmant au « Figaro » que « souvent, le Giec cherche le consensus au détriment de la science. Aujourd’hui, on m’accuse d’être sceptique. Je veux juste être scientifique », ou Phil Jones, chef des climatologues impliqués dans l’affaire des messages électroniques pirates, qui s’est finalement mis en retrait de son groupe de recherche.
Jusqu’ici, le GIEC est resté sourd aux critiques, mais que penser, lorsqu’on sait que son président, l’Indien Pachauri, est connu pour ses liens avec l’industrie des énergies renouvelables ? Le « Telegraph », journal conservateur, l’a d’ailleurs accusé de s’enrichir personnellement en donnant des conseils à des banques sur les quotas de CO2. Il y a bel et bien conflit d’intérêts.