Le ministre et le journaliste

Publié le par Yves-André Samère

Dialogue digne des Marx Brothers, ce matin sur France Inter, où Patrick Cohen recevait Michel Sapin, ministre du Travail. Le journaliste fait remarquer que l’engagement du président de la République, réduire le chômage, n’a pas été tenu.

À ce mot, Sapin sursaute comme si on l’avait accusé d’appartenir au Front National, et rectifie : ce n’était pas un engagement, mais un objectif. Autrement dit, on n’avait rien promis, on imaginait seulement. Et pourquoi voudriez-vous que les articles d’un programme électoral soient pris au sérieux par celui qui les ressasse pour que vous votiez en sa faveur ? 

Mais le journaliste insiste : si-si, c’était bien un engagement. Pourtant, le ministre s’accroche : non-non, c’était un objectif.

Qui, croyez-vous, dans ce combat de titans, aura le dernier mot ? Eh bien, c’est le ministre ! À partir de cet instant, le courageux journaliste laisse tomber, et il n’emploiera plus le mot qui fâche. À partir de cet instant, il ne se servira plus que de celui du ministre.

Nous avons les journalistes les plus courageux de la planète. On devrait leur fournir un assortiment de brosses et une boîte de cirage, pour qu’ils fassent encore mieux leur métier.

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