Le plan Marchal
Aujourd’hui sort le dernier film d’Olivier Marchal, Les Lyonnais. À cette occasion, je donne un grand coup de chapeau… à Ève Ruggieri ! Avant-hier, en effet, la chère Ève a été invitée dans la même émission de radio que l’ancien policier devenu scénariste et réalisateur de cinéma et de télé – quoique pas à la même heure, ce qui leur a évité de se rencontrer. Cela valait mieux, du reste, puisque Ève a déclaré tout de go qu’elle détestait les films de Marchal.
Ça tombe bien, moi aussi ! Et « Le Canard » qui sort aujourd’hui ne les aime pas davantage. C’est que monsieur Marchal, ce type qui a rendu hommage il y a deux mois à Michel Neyret, policier (justement lyonnais, ce doit être un hasard) qu’on a flanqué en prison pour d’assez bonnes raisons, est fasciné par tout ce qui est pourri – un peu comme Amélie Nothomb, mais en moins marrant.
Dès son premier film, il était évident que Marchal a trouvé un bon plan : il s’est fait le chantre du truand à l’âme noble, celui qui possède un « code d’honneur », respecte les policiers et en est respecté, une lubie ayant copieusement nourri le cinéma noir, par exemple celui de Jean-Pierre Melville, mais qui n’a jamais existé en dehors des studios !
Marchal a fait l’acteur dans 46 films et téléfilms, écrit 15 scénarios, réalisé quatre longs métrages en comptant celui qui sort aujourd’hui, ainsi qu’une série policière pour Canal Plus. Il a aussi produit un film et une série tournés par d’autres, et en a supervisé une assez ancienne. Tout cela tourne autour du monde policier, à l’exception de ce film qu’il a produit. Et, de ce que j’ai pu voir de sa production, il n’y a rien à sauver, tout est nauséeux. Malhonnête aussi, car il utilise souvent ce vieux truc inventé aux États-Unis, selon lequel le méchant de ses histoires est presque toujours… le policier qui mène l’enquête, quand ce n’est pas le chef de la police !
Mais Marchal « a la carte », les médias le fêtent, il est constamment reçu et interviewé, et le public n’a pas encore compris. Les imposteurs pullulent. Patientons.