Le poids de Paris, place financière

Publié le par Yves-André Samère

Le 10 janvier dernier, dans une notule portant l’un des meilleurs titres qui soient jamais sortis de ma cervelle bouillonnante, mais que personne n’a remarqué, je m’étais amusé à prévoir que jamais la taxe Tobin voulue par Sarkozy pour raisons électorales ne serait appliquée. À vrai dire, cette taxe existe chez nous depuis pas mal d’années, à cette restriction près : nos législateurs ont mis à son application une condition originale, chef-d’œuvre dans le genre faux-cul, et qui consiste à stipuler qu’elle ne serait mise en œuvre que si les autres pays en faisaient autant ! Variante du « Messieurs les Anglais, tirez les premiers », ou du « Que messieurs les assassins commencent ! »…

Il se trouve en outre qu’au contraire du procédé consistant à tuer les mouches à coups de canon, cette taxe ferait l’effet, sur la finance internationale, d’un cataplasme sur une jambe de bois. Le journal « Les Échos » a publié le 5 janvier un tableau récapitulatif des « plus importants centres financiers mondiaux », qui laisse apparaître la cruelle vérité : la place de Paris compte pour du beurre !

Les données chiffrées sont impitoyables : le volume des devises quotidiennement échangées à Paris est de 151 milliards de dollars ; à Hongkong, il est de 237 milliards ; au Japon, de 312 milliards ; et à Londres, de… 1853 milliards !

On comprend que le Premier ministre britannique soit farouchement opposé à toute taxation : la City est la seule activité qui marche encore, en Angleterre.

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