« Chronique du règne de Nicolas Premier »

Publié le par Yves-André Samère

Saint-Simon a laissé des Mémoires sur le règne de Louis XIV qui sont assez délectables, car, dans le style langue de pute, ce saint en avait sous le pied (NB : ne réagissez pas à la manière de ce cancre qui, parlant de Sainte-Beuve dans une dissertation, avait écrit « La sainte avait raison »).

Plus tard, Roger Fressoz, qui écrivait sous le pseudo d’André Ribaud quand il dirigeait « Le Canard enchaîné », avait pastiché Saint-Simon en faisant, dans ce journal, une chronique hebdomadaire intitulée La Cour. De Gaulle en était la vedette, et elle était illustrée par le génial dessinateur Moisan, qui le croquait en Louis XIV, bien entendu. Cela dura douze ans, puis De Gaulle démissionna en février 1969, Pompidou lui succéda, et la chronique devint La Régence, mais avec moins de succès. On sentait la fatigue, chez son auteur. Je signale que La Cour a été publiée en livre.

Durant quelques siècles, rien, jusqu’à Sarkozy. Là, l’occasion était trop belle de railler le président le plus ridicule depuis Giscard. C’est Patrick Rambaud qui officia, mais uniquement en librairie : chaque année, il publia une Chronique du règne de Nicolas Ier, et je suis en train de lire le premier tome. C’est assez gratiné, ce qui ne doit pas vous amener à souhaiter que Sarkozy revienne ! Du reste, Rambaud, moins résistant que son presque homonyme au cinéma, en avait par-dessus la tête de ce personnage.

Je m’amuse bien à lire les vacheries que Rambaud distille, mais très vite, j’ai trouvé deux erreurs. D’abord, parlant d’Henri Guaino, il le désigne comme « le baron Guano », et j’ai d’abord cru qu’il avait fait exprès d’amputer son nom d’une voyelle, ce qui le renvoyait à... la table des matières (ça, c’était une vanne de Jacques Bodoin). Mais, dans les pages suivantes, il lui rend son nom exact, et j’ai été un peu déçu : les coquilles ont donc de l’esprit ?

Autre erreur, portant sur les dates cette fois. Rappelant que Sarkozy avait été un cancre, lui aussi (voir plus haut), il prétend qu’à l’âge du baccalauréat, notre futur souverain s’intéressait moins à La princesse de Clèves qu’à Thierry la Fronde et Dallas. Ici, l’erreur est manifeste, puisque Dallas n’a commencé à charmer les Français qu’en 1981, or Sarkozy a décroché son bac – oui, bande de malveillants, il l’a eu – en 1973. À dix-huit ans et demi.

Rambaud a dû confondre avec Mitterrand, complètement fanatique de ce feuilleton à la noix !

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