Le rendez-vous des polyglottes
Ce matin, les dons de polyglotte des journalistes de France Inter se sont déployés dans tous leurs fastes. Dès sept heures et demie, un certain Romain Boudon, présenté comme le correspondant de France Inter à Cuba (c’est faux, il travaille en réalité à France Info) nous fait visiter l’atelier d’un fabricant artisanal de cigares. Et il raconte que sa boutique se trouve au fond d’un patio, mais... il prononce « passio », comme tous les ignares de France qui ne savent pas que ce mot se dit exactement comme il s’écrit. Je veux bien admettre qu’un Français qui n’est jamais sorti de chez lui ne connaisse pas l’espagnol, mais ce type est installé à Cuba, il devrait donc avoir quelques rudiments de la langue locale !
Et puis, au journal de huit heures, au tour d’un autre hurluberlu, qui tient à nous entretenir des bisbilles entre les États-Unis et la Corée du Nord, et présente le grand dirigeant de ce pays comme « Kim Jong-un », en prononçant la dernière syllabe comme le chiffre 1 ! Elle est bien bonne. On dit « premier », monsieur. Pas « 1 » ! Demandez au pape François Ier.
Blague à part, le prénom Jong-un – car c’est un prénom : en Asie de l’Est, on place le nom avant le prénom – se dit « jongue-oune ». En Corée, la plupart des noms de famille ne possèdent qu’une syllabe, le plus répandu est Kim, et les prénoms sont en deux parties séparées par un trait d’union, sans majuscule devant la seconde partie. Ce qui fait des noms coréens les plus simples et les plus courts qui soient en Asie. L’alphabet local est aussi très simplifié.