Le vocabulaire dans un état grave

Publié le par Yves-André Samère

D’un homme qui, à Toulouse, s’est immolé par le feu, on nous dit que « son processus vital est sérieusement engagé ». Mais à quoi rime ce langage de cuistre ? Belle marquise, vos beaux yeux d’amour mourir me font : on ne pourrait pas parler simplement, dire qu’il est en danger de mort ? Que les médecins n’espèrent pas le sauver ? Qu’il va probablement MOURIR ? Ou, tout simplement, que son état est grave ?

Non, même ce mot, grave, tend à disparaître sous les assauts des gens qui redoutent la vérité, donc s’acharnent à la badigeonner d’un vernis qui ne trompe personne. Et vous ne pouvez pas ne pas avoir remarqué qu’on n’est plus, aujourd’hui, dans un état grave, mais dans un état sérieux – comme si ces deux adjectifs étaient synonymes.

Dans le même ordre d’idées, on ne dit quasiment plus que quelqu’un est « mort », mais qu’il « nous a quittés ». Sans blague ? Alors, il va revenir bientôt ?

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