Les Charlots font de l’espionnage
J’ai rapporté hier que la société d’espionnage TMG, censée surveiller nos activités de pirates, était dans le collimateur de la CNIL, qui enquête en ce moment dans ses bureaux nantais. En conséquence, la commission Hadopi a « rompu [son] interconnexion automatique » avec TMG.
Inévitablement, TMG a lancé un rideau de fumée pour détourner le coup, et son PDG, Alain Guislain, affirme avoir porté plainte après la divulgation de données récupérées sur un serveur qu’elle n’avait pas sécurisé – tiens-tiens, justement ce qu’on reproche aux internautes ! Selon cet homme, il y a eu chez cette sympathique société un vol de données dans la nuit de vendredi 13 à samedi 14, sur un serveur qui, prétend-il, n’est pas le serveur principal, mais un serveur utilisé pour des tests. Ces données contenaient justement des adresses IP d’internautes, ce qui semble très surprenant s’il s’agissait seulement d’un serveur destiné aux tests !
En réalité, il n’y a pas de vol proprement dit quand on copie simplement des données. Il n’y a pas eu non plus d’intrusion, puisque ce serveur n’était pas sécurisé, de même qu’il n’y a pas effraction si on vous cambriole quand vous avez laissé votre porte ouverte (encore une fois, c’est précisément ce qu’on reproche aux internautes auxquels l’Hadopi envoie des messages d’avertissement).
Enfin, le palais de justice de Nantes, injoignable ce matin, n’a pas pu confirmer que TMG avait vraiment porté plainte.
Tout cela dégage un délicieux parfum de bidonnage.