Les évangiles apocryphes
Avant-hier, j’ai donné ici quelques précisions sur les différentes Bibles utilisés par les religions chrétiennes et juive. Si vous avez lu l’article, vous avez constaté que je n’y parlais que de l’Ancien testament, où il n’est pas question de Jésus.
Ledit Jésus n’apparaît donc que dans le Nouveau testament, qui se compose des Actes des apôtres et de l’Apocalypse de Jean, précédés par les quatre évangiles, dits « canoniques », c’est-à-dire officiels, ceux de Mathieu, Marc, Luc et Jean – qui, on ne le répètera jamais assez, ne sont PAS des apôtres de Jésus, puisque Mathieu et Jean n’étaient que des homonymes n’ayant connu Jésus que par ouï-dire, et qu’on ne sait strictement rien de Marc, mais aucun apôtre ne portait ce prénom. Le Nouveau testament est beaucoup plus court que l’Ancien testament, lequel ne comporte, dans mon exemplaire, que 1053 pages, le Nouveau prenant la suite juqu’à la page 1334 ; en gros, l’Ancien occupe donc les quatre-cinquièmes du total.
Il faut savoir que, si seulement quatre évangiles ont été retenus pour le Nouveau testament, c’est parce que le Vatican a fait son choix, et rejeté d’innombrables autres évangiles, pour diverses raisons. Les textes rejetés sont dits « apocryphes » Et, contrairement à ce qu’on croit souvent, ce mot ne signifie pas faux, mais caché – le mot aimable pour ne pas dire censuré. Bref, les évangiles apocryphes, beaucoup plus nombreux que les évangiles canoniques, ne sont pas utilisés par les prêtres chrétiens, qui se gardent bien de les enseigner aux enfants du catéchisme, et je donnerai une raison demain, avec un exemple frappant. Néanmoins, ils sont publiés dans des éditions assez confidentielles et critiques, et j’en possède une, qui comprend ceux-ci :
- en texte intégral : le Protévangile de Jacques ; l’Évangile du Pseudo-Thomas ; le Transitus Mariae ; l’Histoire de Joseph le charpentier ; l’Évangile de Nicodème ; l’Évangile selon Thomas ;
- en extraits : l’Évangile du Pseudo-Mathieu ; l’Évangile de Pierre ; l’Évangile de vérité ; l’Évangile selon Philippe.
Beaucoup des Apocryphes ont été considérés comme hérétiques, d’où la suppression de leur « candidature » à entrer dans le Nouveau testament. Vous comprendrez demain pourquoi il était impossible d’y accepter, par exemple, l’Évangile du Pseudo-Thomas, dont les chapitres III à VI, ainsi que le chapitre XIV, videraient les églises ! Néanmoins, certaines anecdotes présentes dans les Apocryphes ont été reprises dans les évangiles officiels, sans que ce soit mentionné.