Les excuses « les plus plates »
Il y a quelque temps, j’avais écrit ici qu’il était ridicule de s’excuser, car cela ne sert à rien, et qu’il serait bien plus intelligent de faire attention à ce qu’on dit et fait, mais AVANT. Et voilà que j’ai repensé à ce ministre de je ne sais plus trop quoi, Emmanuel Macron, qui avait déclaré que les ouvrières de l’abattoir GAD étaient, pour le cinquième des effectifs, illettrées. Certes, c’était vrai, mais reconnaissez que ce ne sont pas des choses à dire, surtout publiquement. Cet homme, en somme, est aussi maladroit qu’Alceste, que son ami Philinte engueule très justement à l’acte I, dans Le misanthrope : « Quoi ! vous iriez dire à la vieille Émilie / Qu’à son âge, il sied mal de faire la jolie ? / Et que le blanc qu’elle a scandalise chacun ? ».
Or cet individu a cru bon d’aggraver son cas, encore plus bêtement, en présentant « ses excuses les plus plates ». Plates ? En effet ! Mais, vous en penserez ce que vous voudrez, ce n’est pas ainsi qu’on parle quand on a l’honneur d’être ministre de la République française. Un ministre n’a pas à s’aplatir. Lorsqu’on a gaffé aussi lamentablement, on démissionne et on tâche de se faire oublier. Lionel Jospin, pour une erreur bien moindre et dont il n’était en rien responsable, s’est retiré de la vie politique.
Mais on manque d’hommes du calibre de Jospin, actuellement. Encore merci aux chevènements et autres taubiras.