Les fautes du « Canard »
Mauvaise semaine pour « Le Canard enchaîné » ! Peut-être à cause de sa parution un mardi, à cause du 15 août, et du fait d’avoir ainsi dû inscrire, sous son titre de la page 1, « Journal satirique paraissant exceptionnellement ce mardi » ? Toujours est-il que sa page 7 lui a porté malheur, car elle contient trois fautes que je me suis fait un plaisir de relever.
La première est à la rubrique À travers la presse déchaînée. On y lit que « Télérama » a imprimé « Le musée du Louvre-Lens recrute son Responsable méditation », or « Le Canard » commente finement : « Le lauréat au poste “méditation” ne se demandera plus, etc. ». Le commentaire reproduit donc la coquille, car il s’agissait bien sûr de « médiation ». Ces coquilles en rafales me rappellent ce typographe retraité qui avait écrit un livre de souvenirs intitulé Mes coquilles. Hélas, l’imprimeur avait laissé une faute dans le titre de couverture. Il manquait une lettre ! Laquelle ? Devinez !
Plus grave, dans l’excellent article Une Sainte Vierge un peu Lourdes d’Hervé Liffran, l’auteur parle d’un portrait de la Vierge noire de Czestochowa, qui aurait « été peint par l’apôtre saint Luc en personne ». Mille regrets, Luc n’a jamais été au nombre des apôtres, il n’a même pas connu Jésus. C’est l’auteur d’un Évangile (rédigé bien après les évènements) et d’une partie des Actes des Apôtres. Disons en passant que la légende des douze apôtres est un mythe fondé sur ce symbole qu’est le nombre douze ! Le seul recensement des noms des apôtres dans les quatre évangiles officiels en laisse apparaître quatorze : Céphas, alias Simon, alias Pierre ; André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée ; Jean, son frère ; Philippe ; Barthélemy ; Thomas ; Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d’Alphée ; Thaddée ; Simon le Zélote (ou le Cananite) ; Judas, l’Iscariote ; Juda de Jacques ; et Nathanaël, de Cana. Si vous ne me croyez pas, RElisez tous les évangiles.
Enfin, l’inévitable écrivain (de second ordre ?) Sorj Chalandon, qui tient la rubrique de la télé, emploie le verbe bruisser, qui est un barbarisme non reconnu par l’Académie française, et qu’utilisent seulement ceux que les verbes défectifs dépassent un peu. Mais ce n’est pas la première fois. Il a dû faire son éducation dans le Robert !